Le yen japonais a subi un fort courant vendeur à Tokyo, sur fond de spéculations selon lesquelles le Premier ministre pourrait retarder une fois de plus l’augmentation de TVA de 10%. Cette dernière aurait dû entrer en vigueur en octobre 2015, mais Shinzo Abe avait décidé de la reporter à avril 2017 en arguant que l’économie n’était pas assez solide pour supporter une deuxième hausse de la taxe sur la consommation, après celle de 8% intervenue en avril 2014. Il semblerait que M. Abe s’apprête à annoncer un nouveau report, cette fois à avril 2019. Les agences de notation avaient déjà retrogradé la notation de la dette du le Japon en 2015 en raison d’incertitudes quant à la capacité du pays à réduire son déficit budgétaire. Un nouveau report du relèvement de la TVA accroîtrait considérablement la probabilité d’un autre abaissement de sa notation. Par conséquent, l’USD/JPY a effacé ses pertes de la veille pour revenir au-dessus du seuil des 114. A court terme, une première résistance se tient à 114.87 (plus haut du 16 février). A la baisse, le plus bas du 1er mars à 112.16 fera fonction de support.
En Corée du sud, le KRW a été dopé par l’importante remontée de l’inflation en février. L’IPC brut a ainsi augmenté de 1.3% a/a, contre 0.9% de consensus et 0.8% précédemment (ou 0.5% contre une projection médiane de 0.1% en glissement mensuel). Après avoir inscrit un plus haut de 6 ans la semaine dernière, l’USD/KRW a perdu plus de 1% pendant la séance asiatique pour toucher 1214.80. Une première résistance se situe autour des 1200 (seuil psychologique et précédents plus hauts). Outre les chiffres de l’inflation, le won sud-coréen a bénéficié de la baisse de l’aversion au risque, qui a permis aux devises émergentes de progresser face au dollar.
Le réal brésilien a continué de s’apprécier face au billet vert hier à São Paulo, après la décision de la BCB de maintenir le taux Selic à 14.25%, son plus haut niveau en neuf ans. La banque centrale a estimé que l’économie subissait déjà suffisamment de pressions et qu’il fallait la laisser souffler quelque temps. L’USD/BRL est passé sous le seuil des 3.90 et s’achemine vers le support le plus proche à 3.8448 (plus bas du 4 février).
La plupart des places asiatiques se sont affichées en vert dans les pas de Wall Street. Les futures européens évoluent cependant en léger recul, les traders s’interrogeant sur la solidité du rebond. Au Japon, le Nikkei a pris 1.28%. A Hong Kong, le Hang Seng a cédé 0.31%. En Chine, le Shanghai Composite a gagné 0.35%, tandis que le Shenzhen Composite a lâché 0.14%. En Australie et en Nouvelle-Zélande, les actions ont gagné 1.19% et 1.07% respectivement. En Europe, la plupart des indices font du va-et-vient entre positif et négatif.
Le calendrier du jour comprend le rapport sur l’inflation en Turquie ; les PMI Markit de l’Espagne, de l’Italie, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, du Brésil et de la zone euro ; les ventes de détail de la zone euro ; le PIB brésilien ; les PMI Markit,l’ISM non manufacturier, les commandes aux usines et les commandes biens durables aux Etats-Unis.