L’obligation 2024 émise par Outokumpu, l’un des principaux fabricants d'aciers inoxydable, vient de perdre plusieurs points. Le titre subit manifestement un effet de rattrapage sectoriel, tandis que JP Morgan a abaissé ses vues sur la sidérurgie européenne.
Dans une note publiée vendredi, la banque d’affaires américaine explique en effet avoir revu à la baisse ses objectifs de cours pour l'ensemble des acteurs de la sidérurgie européenne.
Anticipant une recul des commandes pour les années à venir, ses analystes prévoient que les sidérurgistes européens seront confrontés à une baisse de la demande, dans un environnement économique où les incertitudes commerciales vont continuer de peser.
JP Morgan s’inquiète par ailleurs de la hausse du cours du nickel, sur fonds de tensions sur l'offre mondiale. La hausse de ce métal, utilisé pour améliorer les capacités de l'acier, atteint 70% cette année et est susceptible d’affecter les aciéristes, explique la banque.
Le recul de trois points de l’obligation Outokumpu 2024 pourrait n’être toutefois qu’un simple effet de rattrapage, en regard de l’évolution du secteur.
Cet été, on se souvient que l’aciériste allemand Kloeckner & Co et son homologue suisse Schmolz+Bickenbach avaient tous deux lancé un avertissement sur résultats, ce qui n’avait alors que peu impacté le titre de l’aciériste finlandais.
Enfin, le climat d’aversion au risque n’est pas pour rassurer les investisseurs vis-à-vis des émetteurs de qualité spéculative. Car même si Outokumpu n’a pas sollicité de rating, le niveau de rémunération proposé par son obligation est assimilable à un haut rendement.
Cette petite correction a au moins le mérite de booster le rendement de l'obligation à plus de 4,50%. De type sécurisé de premier rang, elle est accessible au plus grand nombre puisque sa coupure est fixée à 1.000 euros.
A propos d’Outokumpu
Concurrent d' Aperam (AS:APAM), des Chinois Tsingshan et Tisco ou encore de l’Espagnol Acerinox (MC:ACX), Outokumpu figure parmi les tous premiers fabricants mondiaux d'aciers inoxydable.
L'inox est pour mémoire entièrement recyclable et devenu indispensable dans des domaines nombreux allant des ustensiles de cuisine et objets usuels, à la médecine, aux bâtiments et travaux publics, à construction navale, à l’automobile ou encore à l’aéronautique.
On notera que l’Etat finlandais contrôle environ un quart du capital de l’entreprise, tandis qu’une bonne partie du solde, valorisée autour du milliard d’euros, est coté à la bourse d’Helsinki.
Côté résultats, le fabricant finlandais d’aciers inoxydables, actif essentiellement aux Etats-Unis et en Europe, a bouclé le second trimestre sur un bénéfice net en baisse de 33% sur un an à 91 millions d’euros, ce qui correspond peu ou prou aux estimations consensuelles.
Le chiffre d’affaires, qui avait progressé de 2,7% au premier trimestre, affiche pour sa part un repli de 10% sur un an à 1,70 milliard d’euros.
Retrouvez plus d'informations sur cet émetteur dans notre dernier article qui lui était consacré.