L'appétit pour le risque reste élevé sur les marchés des changes, porté par les excellentes performances des bourses mondiales malgré le fléchissement actuel. Le catalyseur de ce rebond a été la décision surprise de la Banque du Japon d'accroître ses achats mensuels d'actifs (QQE). La BoJ a annoncé une accélération des acquisitions de JGB et a également triplé le rythme de ses achats d'ETF et J-Reit. Le Nikkei s'est envolé de plus de 4%, entraînant les autres indices boursiers mondiaux dans son sillage. Cette nouvelle favorable au risque est intervenue quelques jours après que la Réserve fédérale américaine a mis un terme à son propre programme de rachat d'actifs, annonce qui s'est accompagnée d'un communiqué plus hawkish que les marchés ne s'y attendaient. Pour les stratégies fondamentales, cela ne peut signifier qu'une seule chose : acheter le dollar. L'USD a ainsi été la devise reine du G10 et des marchés émergents. Sa vigueur a également pénalisé l'or et le pétrole. Parallèlement au retour des capitaux vers le dollar, les investisseurs cherchant à profiter de la hausse potentielle des rendements, la bonne tenue des données économiques (dont la croissance de 3.5% du PIB du troisième trimestre) a contribué à tirer la courbe à la baisse. Le découplage des politiques monétaires des pays développés restera le principal moteur des cours dans l'avenir immédiat.
A l'instar de la BoJ, la Riksbank et la RBNZ se sont orientées vers une position plus accommodante la semaine dernière, ce qui a intensifié la pression sur la Banque centrale européenne. La décélération des indicateurs économiques, conjuguée aux stress tests incertains et à la réticence des gouvernements nationaux à prendre des mesures dans l'intérêt de la zone euro, a encore accru la nécessité d'agir de la BCE. Cette dernière a mis en place des mesures supplémentaires pour stimuler la croissance, essentiellement pour pousser les banques à accorder des crédits aux entreprises et aux ménages. Cependant, les résultats n'ont pas été concluants jusqu'ici, ce qui augmente la probabilité d'un véritable QE. La réunion de la BCE prévue cette semaine jouera un rôle crucial, en ce qu'elle fournira un aperçu des pistes de réflexion de l'institution (à travers la conférence de presse de Mario Draghi), mais elle devrait déboucher sur le maintien du statu quo. La banque centrale voudra attendre de voir les effets de ses mesures avant d'envisager de nouvelles actions. Nous considérons tout rebond de l'EURUSD (après la conférence de presse) comme une opportunité de se recharger en shorts. Quant au MPC de la Banque d'Angleterre, qui se réunit cette semaine, nous pensons qu'il se prononcera en faveur du maintien en l'état de la politique monétaire et l'assortira d'un communiqué sans doute peu significatif. Les membres du MPC et le marché seront focalisés sur la publication le 12/11 du rapport sur l'inflation de novembre. En Australie, la RBA devrait conserver son principal taux directeur inchangé à 3.50% lors de sa réunion cette semaine. Cela dit, il se peut qu'elle revoie son pilotage des anticipations à la baisse concernant la croissance et l'inflation, du fait du recul de 5% des taux de change. Notons que les décisions de politique monétaire prises la semaine dernière en Russie, au Brésil et au Mexique ont souligné que le découplage n'interviendra pas seulement sur les marchés développés, mais aussi dans les pays émergents.
Enfin, nous n'avons pas abordé les proches élections américaines de mi-mandat, car nous doutons qu'elles auront un impact sensible ou durable sur les marchés, même si les républicains remportent le Sénat et tiennent la Chambre des représentants. Il est plus probable qu'il en résulterait un blocage accru, sans changement majeur de la politique. Ce qui compte réellement, c'est le rapport sur l'emploi US attendu vendredi. Les inscriptions au chômage montrent que les conditions du marché du travail continuent de s'améliorer, ce qui permet d'anticiper de bons NFP. Les marchés tablent sur 235k créations d'emplois non agricoles et sur une baisse du chômage à 5.9% (risque à la baisse de 5.8%). Les "bulls" y verraient sans nul doute un signe positif et pousseraient le billet vert à la hausse (surtout face à des monnaies dont les banques centrales sont dovish).
Idée de trade Swissquote SQORE :
Modèle de tendance devises G10 : vendrel'AUDUSD à 0.8747.
EURUSD La paire EUR/USD est passée au-dessous du support des 1,2501, confirmant la persistance des pressions vendeuses. Cependant, les cours essaient de rebondir près du support des 1,2466. La dynamique baissière à court terme sera intacte aussi longtemps que les prix resteront au-dessous de la résistance horaire des 1,2544 (plus haut intrajournalier). La paire peut rencontrer une autre résistance à 1,2632 (plus haut intrajournalier). À long terme, l’EUR/USD suit une tendance baissière depuis mai 2014. La cassure de la zone de support solide comprise entre 1,2755 (plus bas du 09/07/2013) et la barre des 1,2662 (plus bas du 13/11/2012) ouvre la voie à une chute vers le support solide des 1,2043 (plus bas du 24/07/2012). En conséquence, la récente vigueur affichée par l'EUR/USD est perçue comme une évolution de contre-tendance. Une résistance clé se trouve à 1,2995 (plus haut du 16/09/2014). Stratégie technique de trading sur PDF quotidien
GBPUSD La paire GBP/USD consolide après le test réussi du support clé des 1,5855. Cependant, la récente cassure à la baisse intervenue à 1,5995 suggère un faible intérêt acheteur. La dynamique à court terme sera négative aussi longtemps que les prix resteront au-dessous de la résistance horaire des 1,6038 (plus haut du 30/10/2014). Une autre résistance se trouve à 1,6088 (plus bas du 28/10/2014). À plus long terme, étant donné la détérioration significative de la structure technique depuis juillet, la zone de forte résistance comprise entre 1,6525 (plus haut du 19/09/2014) et la barre des 1,6644 (plus haut du 01/09/2014) devrait limiter toute tendance haussière au cours des prochains mois. Il convient de surveiller la phase de consolidation actuelle près du support solide des 1,5855 (plus bas du 12/11/2013).
USDJPY La paire USD/JPY a cassé la résistance majeure des 110,66 (plus haut du 15/08/2008), confirmant la tendance sous-jacente à long terme. La paire peut rencontrer des supports horaires à 111,89 (plus bas intrajournalier) et à 111,46 (plus bas intrajournalier). À long terme, un biais haussier sera favorisé aussi longtemps que le support clé des 100,76 (plus bas du 04/02/2014) tiendra bon. La cassure de la résistance majeure des 110,66 (plus haut du 15/08/2008) ouvre la voie à d'autres hausses vers la barre des 114,66 (plus haut du 27/12/2007) et éventuellement à 120,04 (retracement à 61,8% de la baisse de 1998-2011). Un support clé se trouve à 105,44 (plus haut du 02/01/2014).
USDCHF La paire USD/CHF poursuit sa progression s'attaque actuellement à la résistance clé des 0,9691. Des supports horaires se situent à 0,8926 (plus bas intrajournalier) et à 0,8886 (plus haut intrajournalier). Dans une perspective de plus long terme, la structure technique favorise un repli total de la grande phase de correction commencée en juillet 2012. En conséquence, la récente faiblesse est considérée comme une évolution à contre tendance. La paire peut rencontrer un support clé à 0,9368 (plus bas du 15/10/2014). Des résistances clés se trouvent à 0,9691 (plus haut du 06/10/2014) et à 0,9839 (plus haut du 22/05/2013).