Les stats US sous les projecteurs
Les rendements courts US continuent de monter, causant un aplatissement de la courbe, sous l'effet des anticipations d'une hausse des taux de la Fed en juin. Les 2 ans ont inscrit un pic annuel à 0.93%, soit près de 7 pb de plus depuis vendredi. Lors de son discours à Harvard vendredi, la présidente de la Fed a évoqué un relèvement "dans les mois prochains", une déclaration considérée comme hawkish. Les marchés ont rapidement intégré la probabilité d'un resserrement, évaluée à 75% en juin et à près de 90% en septembre (ce qui invaliderait notre opinion, qui est d'un seul relèvement en novembre/décembre). Janet Yellen n'a pas caché que la décision dépendrait des données, d'où l'importance cruciale revêtue par les publications à venir cette semaine.
Ce mardi nous apportera des précisions sur l'état d'esprit des consommateurs américains. Les revenus et dépenses personnels sont anticipés en hausse de 0.4% m/m et 0.7% m/m (dépenses réelles 0.4%) respectivement. Les traitements et salaires devraient marquer une amélioration du fait de la solidité du marché du travail. L'indice des prix PCE a progressé de 0.3% m/m en avril (risque haussier) et l'indice PCE core a augmenté de 0.2% m/m, soit 1.6% en glissement annuel. Le PMI de Chicago est attendu à peu près stable à 50.5 en mai, mais un risque baissier persiste en raison de la décélération du PMI manufacturier. Par ailleurs, l'indice des prix immobiliers S&P/Case-Shiller 20-city est prévu en progression de 0.7% m/m. Enfin, l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board est anticipé en hausse à 95.5 en mai, après 94.2. Des données conformes aux estimations seraient de bon augure pour le secteur le plus important de l'économie américaine.
Jusqu'ici, la montée du dollar s'est faite dans le calme et les dégagements sur les actifs risqués ont été presque imperceptibles. Le pétrole reste ferme du fait des craintes sur l'approvisionnement suscitées par la situation au Nigeria et au Canada, tandis que la réunion de l'OPEP prévue cette semaine est au centre de l'attention. Nous nous attendons à une montée de l'agitation sur les marchés à l'approche du discours du 6 juin de Janet Yellen, surtout si des données robustes effacent le scepticisme des marchés quant à l'engagement de la Fed à relever ses taux.
Les cours du pétrole devraient doper le PIB canadien du premier trimestre (Yann Quelenn)
Le PIB canadien du premier trimestre attendu en début d'après-midi fait l'objet de fortes anticipations. Il devrait s'établir à 2.8% a/a, après 0.8% a/a au T4 2015. Le rebond des cours du pétrole apporte un ballon d'oxygène à l'économie du pays. Le loonie s'est vivement apprécié depuis le début de l'année pour afficher un gain de plus de 15 figures face au billet vert. Cependant, le redressement du pétrole pourrait être essentiellement dû à des perturbations d'approvisionnement provisoires, ce qui suscite des inquiétudes croissantes et a entraîné un affaiblissement de la monnaie.
Les prix du pétrole ne sont pas le seul moteur du cross USD/CAD. Selon nous, la politique monétaire de la Fed a contribué au renforcement de la devise canadienne pendant les quatre premiers mois de l'année où les marchés financiers avaient exclu la possibilité d'une hausse des taux de la Réserve fédérale. Maintenant que les membres de la Fed durcissent le ton, le loonie s'oriente à la baisse. Nous estimons toutefois que ce mouvement est temporaire et nous restons haussiers sur le dollar canadien. La production de pétrole devrait redémarrer et accroître les pressions haussières sur le loonie. De plus, notre analyse dovish sur la Fed nous amène à croire à un nouveau revirement du marché et à un retournement à la baisse du dollar.
Incitée à la patience par les incertitudes mondiales, la Banque du Canada a annoncé en début de semaine dernière le maintien du taux directeur à 0.5%. Notre vue haussière sur le dollar canadien doit être nuancée. Nous considérons que les données du premier trimestre apporteront un court répit, la situation intérieure étant compliquée. Les investissements des entreprises, par exemple, sont à la peine. De plus, les feux de forêt dans l'Alberta pèseront évidemment sur les futurs revenus.
EURUSD La paire EUR/USD se dirige vers la barre des 1,1100 au sein du canal baissier. Une résistance horaire se situe à 1,1227 (plus haut du 24/05/2016) et à 1,1349 (plus haut du 17/05/2016). Un support horaire peut se situer à 1,1058 (plus bas du 16/03/2016). La structure technique suggère d'autres mouvements baissiers au sein du canal baissier. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier à très long terme aussi longtemps que la résistance des 1,1714 (plus haut du 24/08/2015) tiendra bon. La paire évolue au sein d'une fourchette depuis début 2015. Un support plus solide se situe à 1,0458 (plus bas du 16/03/2015). Cependant, la structure technique qui existe depuis décembre dernier implique une progression graduelle.
GBPUSD La paire GBP/USD évolue sans tendance à très court terme. Elle n'a pas réussi à atteindre la résistance horaire des 1,4770 (plus haut du 03/05/2016). Le support horaire est assuré par la limite inférieure du canal baissier et par la barre des 1,4404 (plus bas du 15/05/2016). La paire devrait un nouvel élan haussier vers la résistance des 1,4770. La structure technique à court terme est négative et favorisera une accentuation de la baisse vers le support clé des 1,3503 (plus bas du 23/01/2009), tant que les cours restent au-dessous de la résistance des 1,5340/64 (plus bas du 04/11/2015, voir aussi la moyenne mobile quotidienne à 200 jours). Cependant, les conditions générales de survente et la récente reprise de l'intérêt acheteur ouvrent la voie à un rebond.
USDJPY La paire USD/JPY consolide actuellement dans sa progression vers la résistance des 110,91 (plus haut du 24/04/2016). Un support horaire peut se situer à 108,72 (plus bas du 18/05/2016). Pourtant, l'élan à moyen terme est orienté à la baisse et la structure technique suggère une autre forte évolution à la baisse. Nous privilégions un biais baissier à long terme. La paire vise le support des 105,23 (plus bas du 15/10/2014). Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble actuellement peu probable. La paire peut rencontrer un autre support clé à 105,23 (plus bas du 15/10/2014).
USDCHF La paire USD/CHF a cassé le triangle symétrique qui affiche une consolidation supplémentaire. Elle peut rencontrer une résistance horaire à 1,0000 (niveau psychologique), alors qu'un support horaire est assuré par la barre des 0,9872 (plus bas du 26/05/2016). La paire devrait poursuivre son mouvement de hausse. À long terme, la paire évolue toujours au sein d'une fourchette depuis 2011, en dépit de quelques turbulences enregistrées lorsque la BNS avait mis fin au cours plafond du CHF. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise un biais haussier à long terme depuis décembre dernier.