Le pétrole s’était envolé jeudi au-delà des 40$, Paris avait chuté jusqu’à -2%, le baril retombe sous les 39,9$ et le CAC40 franchit de nouveau les 4460, effaçant ses pertes de la veille.
Arbitrage, arbitrage… mais est-ce que l’arbitre ne serait un peu corrompu ?
Mais cette même hausse du pétrole et des matières premières aurait constitué le carburant des +1% de hausse observé jeudi soir à Wall Street (qui repassait dans le vert par rapport au 1er janvier), conformément à la symbiose qui règne depuis un an entre l’or noir et les actions américaines. Pourtant, nous consommons bien le même gaz et le même fioul de part et d’autre de l’Atlantique.
Alors, le « tout et son contraire » depuis 48 heures résulte d’un arbitrage essentiellement monétaire : vendre les actifs libellés en euro (une devise qui prend +1,5%) pour acheter ceux libellés en dollar (qui recule contre toutes les devises… c’est bon pour les valeurs exportatrices). Ce qui tombe au meilleur moment pour les gérants américains en cette journée des Quatre sorcières.
Mais c’est un peu court pour justifier les écarts de performances boursières entre Wall Street et les places continentales cette année et surtout depuis les records absolus du mois de mai 2015. Il y a de l’arbitrage certes… mais l’arbitre siffle toujours les pénaltys en faveur du même camp.
En pratique, cela consiste à vendre les actions européennes pour faire grimper les indices US et les propulser vers des niveaux que personne n’avait anticipé, ce qui permet de rafler la mise sur toutes les couvertures prudemment et logiquement mises en place par les gérants de portefeuille en période de forte volatilité (comme début janvier et mi-février).
N’oublions pas qu’il se négocie chaque jour plus de contrats à terme sur les dérivés de volatilité (VIX) que sur les contrats S&P500 qui lui servent de sous-jacent (c’est un comble !) : en définitive, c’est la queue qui remue le chien !
Entre « arbitrage tendancieux » et manipulation indicielle pure et simple, la frontière est plus que ténue… et de toutes façons, il n’y a plus de garde frontière sur les marchés, leur solde n’a pas été versée par le congrès américain.