Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Selon des indiscrétions rapportées par le Süddeutsche Zeitung, des responsables de la BCE s’interrogent sur la nécessité d’acheter des actions pour soutenir les marchés en cas de coup dur.
C’est à la fois un scoop (la BCE lance un 1er ballon d’essai) et ce n’en est pas un du point de vue des marchés.
Des achats d’actions, c’est depuis longtemps bien plus qu’un espoir: la suite logique des stratégies non conventionnelles qui vont chaque fois plus loin en matière d’interventionnisme et de contrôle du prix des actifs.
Il n’y a presque plus rien à racheter du côté des dettes souveraines dans l’Eurozone, un choix de plus en plus limité du côté des dettes d’entreprises… alors, il ne reste plus qu’à imiter la BoJ qui a déjà franchi le pas des achats d’actions via des ETF… et qui possède désormais les trois quarts des instruments en circulation, s’assurant le contrôle sans partage de la Bourse de Tokyo.
Les banques centrales réfléchissent donc à s’arroger le rôle consistant à sauver la peau des actionnaires en cas de pépin (80% d’actions concentrées dans les mains de 5% d’institutionnels et d’ultra-riches) avec l’argent des 95% les moins riches, dont l’épargne -rémunérée négativement en Europe sert de garantie en cas de déraillement des expérimentations d’apprentis sorciers des “grands argentiers”.
C’est désormais très clair: le “put banque centrale” consiste à puiser dans l’épargne des plus pauvres (qui se voient déjà infliger des taux négatifs) pour voler au secours des plus riches et limiter les pertes encourues sur leurs actions en cas d’explosion des “bulles de tout”.