D’une maturité égale au 15 janvier 2023, l’obligation de l’avionneur canadien Bombardier se traite aux alentours des 103% du nominal ce jeudi matin. Le rendement est porté à 5,66%.
Le coupon est versé en rythme semestriel, les 15 janvier et 15 juillet de chaque année jusqu’à l’échéance. L’emprunt bénéficie d’un rating « Ba3 » chez Moody’s et « BB-» chez Standard & Poor’s et chez Fitch Ratings. L'obligation est libellée en coupures de 2.000 dollars, ce qui implique donc un risque de change.
Après un été agité, les emprunts Bombardier semblent se stabiliser sur le marché secondaire. Pour rappel, à la mi-juillet, les investisseurs avaient accueilli avec méfiance un communiqué de l’entreprise faisant état d’une nouvelle structure organisationnelle, du licenciement de 1.800 personnes et du départ anticipé du président de la division aéronautique.
Depuis, le constructeur a rassuré quelque peu les marchés en annonçant un bénéfice légèrement supérieur aux attentes au deuxième trimestre. Sur la période, le chiffre d’affaires du groupe basé à Montréal a progressé de 8,9% à 4,9 milliards de dollars, tandis que le résultat net a diminué de 14% à 155 millions.
L'entreprise a par ailleurs précisé que sa nouvelle structure organisationnelle serait mise en place d'ici au 1er janvier 2015. Selon Pierre Beaudoin, PDG du groupe, ''les nouvelles mesures nous rendrons plus agiles et flexibles pour répondre aux besoins des clients, tout en réduisant les coûts et en accroissant notre capacité à nous concentrer sur les secteurs en croissance''.
Goldman Sachs abaisse sa recommandation
En début de semaine, Goldman Sachs a abaissé son objectif de cours sur l'action Bombardier (TO:BBDb) à 3 dollars contre 3,20 dollars précédemment. Selon la Banque d'affaires américaine, "les premières livraisons de la nouvelle gamme d'avions CSeries, prévues pour la deuxième moitié de l'année 2015, seront retardées".
Pour cause, les essais en vol de cette nouvelle gamme censée permettre à Bombardier de concurrencer Boeing (NYSE:BA) et Airbus (PARIS:AIR) sur le marché des mono-couloirs, sont suspendus depuis la défaillance d'un moteur qui a frappé le premier appareil de test CS100 le 29 mai dernier.
Selon Goldman Sachs, ''seulement 330 heures d'essais ont été réalisées sur les 2.400 nécessaires pour d'obtenir la certification de Transports Canada". La Banque d'affaires précise que "la moyenne mensuelle des essais en vol devrait atteindre 160 heures pour respecter l'échéancier initial, ce qui ne risque pas de se produire au vu des essais effectués avant l'incident du 29 mai, mais aussi, compte tenu des risques de voir d'autres problèmes survenir au cours des prochains mois".
Cette annonce de Goldman Sachs intervient quelques jours après que la compagnie aérienne suédoise Braathens Aviation ait indiqué à Bombardier qu'elle ne voulait plus être la première à recevoir son nouvel avion commercial. Toujours selon Goldman Sachs, "la CSeries devait influencer négativement les résultats de Bombardier et provoquer un élan négatif pour les années à venir".