Les investisseurs continuent d’exiger un niveau de rémunération très élevé pour se positionner sur la dette émise par CGG (PA:GEPH), le groupe para-pétrolier français leader mondial des équipements sismiques. Le rendement annuel de son obligation remboursable en 2020 dépasse toujours les 14% en euros.
Spécialisé dans l’exploration sismique pour l'industrie pétrolière, CGG souffre depuis de nombreux mois d’un environnement de marché difficile, caractérisé par la baisse des prix du pétrole.
"La baisse des prix de l’or noir incite les compagnies pétrolières à réduire leurs dépenses d’exploration, ce qui représente une menace importante pour les entreprises actives dans l’exploration sismique, le segment le plus cyclique et le plus volatile du secteur pétrolier" expliquait l'agence Moody's à la mi-juin.
Fin juillet, CGG avait dans ce sens annoncé son intention d'accentuer ses baisses d'investissements après avoir enregistré une perte opérationnelle au titre du deuxième trimestre, marqué par une forte pression sur les prix dans l'acquisition de données sismiques marines.
Les analystes partagés
Le 30 septembre dernier, le broker suisse UBS a abaissé de 4 à 2,50 euros son objectif de cours sur CGG, conseillant de vendre l’action qui se traite ce lundi à 4,07 euros.
Dans une note de recherche, le courtier suisse confirme sa recommandation déjà prise au mois de juin d'éviter les acteurs exposés à l'exploration pétrolière. « Dans un environnement de prix bas, l'exploration est considérée par les compagnies pétrolières comme une dépense discrétionnaire qu'il n'est pas rare de réduire de 30% à 50% », soulignent les analystes du broker.
Même avec un cours avoisinant 57 dollars le baril de Brent, UBS estime que les dépenses d'exploration, en particulier dans l'offshore, devraient baisser de 15% l’année prochaine. UBS anticipe dès lors pour 2015 et 2016 un chiffre d'affaires en repli de 6 et 10%, ainsi qu’un bénéfice avant intérêts et impôts négatif pour CGG.
En revanche, la société de Bourse Gilbert Dupont a confirmé le 8 octobre sa recommandation à "acheter" sur l’action CGG avec un objectif de cours de 6,2 euros. Le courtier français prend note de l'amélioration du taux de disponibilité des navires à 84% au troisième trimestre, contre un taux de disponibilité de 74% au second trimestre (mais de 92% au troisième trimestre 2014).
Le taux de disponibilité des navires (c’est-à-dire le temps où les bateaux sont disponibles, hors chantier et périodes de transit) est un indicateur très suivi par les investisseurs qui permet de se faire une idée de la performance opérationnelle de l’entreprise.
Lundi passé, JP Morgan a ramené pour sa part de 5,30 à 5 euros son objectif de cours, maintenant au passage sa recommandation à "surpondérer". Si la banque d'affaires américaine estime que CGG ne respectera pas ses covenants bancaires en fin d'année, elle n'en fait pas une montagne explique le site boursier.com. Du même avis, l’analyste canadien Canaccord Genuity estime que les ratios imposés à CGG ne seront sans doute pas respectés dans trois mois, rappelant que c'est un peu la norme dans le secteur depuis un an et que les renégociations aboutissent généralement à une révision des termes sans frais additionnels.
Plus de 14% de rendement annuel
Sur le marché secondaire, l'obligation 5,875% - 2020 (coupure de 100.000 euros) se traite en ce début de semaine aux alentours des 72% du nominal, avec un rendement annuel porté à 14,40%.
Cette ligne obligataire de 400 millions d'euros est notée "B-" chez Standard & Poor's et "B3" chez Moody's, soit six crans sous le premier niveau de la catégorie "investissement".