Avec 3,8 milliards de dollars à rembourser d’ici à la fin de l’année, le Venezuela, plombé par la chute des cours du pétrole qui constitue l’essentiel de son économie, voit ressurgir le spectre du défaut de paiement.
Selon le cabinet Aristimuño Herrera & Asociados, le pays doit rembourser au total, entre dette souveraine et celle de sa compagnie pétrolière étatique Petroleos de Venezuela, 1,63 milliard de dollars en octobre, 1,89 milliard en novembre et 242,5 millions en décembre.
Ce jour, le pays doit honorer un remboursement de 985,1 millions de dollars correspondant à l’amortissement partiel d’une obligation PDSVA à échéance 2020. 1,17 milliard de dollars devront par ailleurs être déboursés jeudi prochain pour des raisons identiques. En excluant les intérêts, qui bénéficient d’un délai de grâce de 30 jours, c’est donc près de deux milliards de dollars que la société pétrolière doit débourser prochainement.
Si Petroleos de Venezuela ne paie pas ses échéances, le pays tomberait alors automatiquement en défaut de paiement. Une probabilité que l’agence Bloomberg estime avec un pourcentage de 79% en 2018 et de 99% au cours des cinq prochaines années.
Cependant, l’inquiétude d’un défaut est grandissante ces dernières heures, la compagnie étatique n’ayant fait aucune communication sur le remboursement de ce vendredi, contrairement à ses habitudes.
En parallèle, alors que le cabinet de recherche macroéconomique Ecoanalitica ait annoncé mardi dernier que la compagnie pétrolière assumerait jeudi (hier) le paiement du coupon de ses obligations à maturité 2027 et 2037, il semblerait que seuls les détenteurs de l’obligation 2037 aient reçu un versement.
Plus de 40% de rendement
Des éléments qui font trembler le marché depuis hier et chuter les cours de obligations PDSVA.
A titre d’exemple, l’emprunt libellé par coupures de 100 dollars, au coupon de 12,75% et échéant le 17/02/2022, est tombé à un cours de 42%, ramenant le rendement à… plus de 40%.