Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Les premiers indices d’activité (PMI) concernant février 2020 sont très alarmants au Japon : l’indice flash PMI manufacturier publié par Markit/Jibun Bank décroche de 48,8 vers à 47,6 en données CVS (son plus bas niveau depuis fin 2012).
Mais il y a pire : l’indice flash des services (baromètre de l’activité du secteur tertiaire) de Markit/Jibun s’effondre de 51 vers 46,7 en février, tombant à son pire niveau depuis près de six ans (avril 2014, juste après la précédente hausse de TVA), avec la prise en compte de l’impact de l’épidémie de coronavirus qui met les échanges avec la Chine à l’arrêt, pour une durée indéterminée.
Cela augure très mal du 1er trimestre 2020 alors que le PIB nippon s’était déjà contracté de 1,6% au 4ème trimestre 2019 (soit une décroissance de 6,3% en rythme annuel).
Nul mystère : c’est le contrecoup inéluctable du relèvement de 8% à 10% du taux de la TVA en octobre.
La consommation des ménages a plongé – comme on pouvait le redouter – de 3% rien que sur le 4ème trimestre et les investissements des entreprises ont dévissé de 3,7%.
Sur la totalité de l’année 2019, la croissance restait positive de 0,7% mais l’économie japonaise a abordé 2020 sur une trajectoire de récession et, après un mois de janvier en demi-teinte, voilà que survient un mois de février calamiteux.
On ne voit pas, étant donnée la poursuite des mesures de fermetures d’usines en Chine jusqu’à début mars – voire au-delà –, comment le Japon échappera à un second trimestre de contraction consécutif, ce qui signera techniquement l’entrée du pays en récession… ce que la chute de 1,5% du yen cette semaine intègre déjà.