Sur le Vieux Continent, après une vague d’euphorie haussière la semaine précédente, les séances de cette semaine restent sans réelle tendance. Les investisseurs s’interrogent sur le sort de la politique monétaire américaine. En effet, le sevrage monétaire, correspondant à une réduction de liquidités injectées dans le système financier américain, pourrait modifier le comportement des opérateurs et laisser présager des prises de bénéfices. Les investisseurs sont restés vigilants face aux différents indicateurs économiques et aux effets d’annonces qui pourraient les aiguiller sur un probable changement de cap des banques centrales et une modification de leurs politiques. Concernant la zone euro, la BCE devrait confirmer la semaine prochaine le maintien de la politique expansionniste en vue de continuer de stimuler l’économie. De plus, certains membres du directoire ont annoncé cette semaine que la BCE disposait encore d’une marge de manœuvre importante en vue de stimuler l’économie et de relancer la croissance. La conjugaison de ces éléments dans un contexte de prudence a entrainé un léger repli de l’indice CAC 40 de 0,39% sur la semaine. Du côté des autres indices européens, le DAX allemand, quant à lui, a grimpé de 0,26% tandis que le Footsie britannique a perdu 0,92% sur la semaine.
Outre-Atlantique, Wall Street est tiraillé d’un côté par les indicateurs économiques et la crainte d’un resserrement prochain de la politique monétaire. En effet, les différentes annonces, telles que l’indice S&P Case Shiller du prix de l’immobilier, la confiance du consommateur ou encore les prévisions du PIB américain, n’ont que faiblement impacté le marché boursier américain, mais plutôt servis de baromètre quant au maintien de la politique ultra accommodante. En effet, l’injection d’un montant de 85 milliards de dollars par mois dans le système économique devrait être réduite en fonction de l’amélioration de l’économie américaine. Les bons indicateurs annoncés dans la semaine laissent présager un regain du marché du travail, qui pourrait afficher d’ici quelques semaines une meilleure santé et entrainer un changement de cap de la politique monétaire appliquée par la Fed. De plus, l’organisation de coopération et de développement économiques a affiché, en prévision, une hausse de 1,6% du produit intérieur brut américain. Dans ce contexte attentiste et de prudence, les investisseurs internationaux tablent sur le maintien à moyen terme des politiques accommodantes des banques centrales. L’indice Dow Jones se maintient au-dessus des 15 200 points et gagne quelques points sur la semaine en hausse de 0,14% avec un plus haut à 15 521,49 points, tandis que le S&P 500 reste au-dessus des 1 640 points en léger gain de 0,29%. Quant à l’indice Nasdaq, celui-ci, oscille autour des 3 000 points et progresse de 0,70% sur la période.
En Asie, la volatilité bat des records. La bourse de Tokyo fait du yoyo et oscille entre 15 000 et 14 000 points sur la semaine. Cette semaine, la Banque du Japon a réaffirmé sa volonté de maintenir sa politique accommodante en vue de maintenir une stabilité de ses taux d’intérêt à court et long terme. Du côté des indicateurs, nous retiendrons le regain de la production industrielle. Dans ce contexte, l’indice Nikkei, qui bénéficie toujours de la faiblesse de la monnaie japonaise, permettant de soutenir les valeurs exportatrices comme Toyota et Sony, continue sa chute après le décrochage du 23 mai. Sur la période, l’indice a perdu 5,73% touchant un plus à 13 55,66 points.
Forex :
Sur ces cinq derniers jours de cotation, la parité EUR/USD gagne de terrain à hauteur de 0.5 %, clôturant deux fois en hausse et deux fois en baisse pour le moment, mais fluctue cependant sur un trend relativement haussier, puisque la parité a atteint un plus haut au-dessus du seuil psychologique des 1.30$ jeudi à 1.3060$, contre un plus bas à 1.2848$ lundi, soit une amplitude hebdomadaire de plus de 200 pips. Techniquement, la parité EUR/USD se négocie cette semaine dans un range, entre 1.3060$ et 1.2835$ et pourrait venir casser à la hausse le retracement de 61.80% à 1.3060$ pour tenter de toucher le retracement suivant à 1.3185$ ou revenir sur des niveaux plus bas à 1.2908$. Les investisseurs tentent de faire un arbitrage entre la Zone Euro et les Etats-Unis, en évaluant la santé économique des deux zones géographiques grâce aux différentes statistiques macroéconomiques. Du côté de la Zone Euro, les chiffres sont plutôt controversés, la confiance des consommateurs français a chuté sur le mois d’Avril à 79, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis Novembre 2011, contre 85 prévu, alors que l’indice des prix à la consommation mensuel en Allemagne a grimpé à 0.4% contre 0.2% prévu et -0.5% précédemment. Concernant la première économie mondiale, les chiffres sont plutôt négatifs : les nouvelles demandes d’allocation chômage aux Etats-Unis ont augmenté cette semaine à 354 000 contre un consensus à 340 000 et un précédent à 344 000, le PIB trimestriel a diminué à 2.4% contre 2.5% prévu et les ventes de logements en attente mensuel ont chuté à 0.3% alors que le consensus tablait sur un niveau de 1.1%. Les investisseurs restent focalisés sur l’indice du Michigan sur le sentiment des consommateurs qui est attendu cet après-midi stable à 83.7.
Le yen progresse légèrement face au dollar en cette fin de semaine, la parité USD/JPY perd 0.8%, et se négocie à présent aux alentours des 100.44 yens contre 102.51 yens au plus haut mercredi. Par ailleurs, la devise nippone reste relativement stable face à la monnaie unique européenne, fluctuant cette semaine dans un range entre 132.13 yens et 130.18 yens, et se négocie à présent aux encablures des 130.45 yens. La monnaie japonaise a bénéficié de chiffres encourageants cette semaine lui permettant de se renforcer, notamment en ce qui concerne les ventes au détail en hausse à -0.1% contre -0.4% prévu et -0.3% précédemment, ainsi qu’une production industrielle mensuelle en hausse à 1.7% contre 0.6% prévu.
En ce qui concerne les autres parités, la livre sterling gagne progressivement du terrain cette semaine face au billet vert à 1.5203$, après avoir atteint un plus bas mercredi à 1.5006$ à la suite de publications favorables pour la devise britannique. L’USD/CAD cède du terrain en cette fin de semaine et cote à 12 heures passées aux alentours des 1.0354 dollar canadien, et le marché reste dans l’attente du PIB annualisé trimestriel en hausse à 2.0% contre 0.6% précédemment. Par ailleurs, le cours de la parité EUR/CHF recule en-dessous des 1.24 franc suisse à 1.2395 CHF, contre 1.2571 CHF au plus haut cette semaine. L’Aussie (AUD/USD) se négocie autour des 0.9579$ alors que qu’un mois plus tôt, la parité fluctuait aux alentours des 1.0384$.
Matières premières :
Sur le front des matières premières, le pétrole a poursuivi son trend baissier cette semaine, impacté principalement par la déclaration des Emirats Arabes Unis comme quoi la demande mondiale en or noir resterait globalement faible pour le reste de l’année étant donné le contexte économique en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Cette tendance a été accentuée jeudi avec la publication des stocks américains de brut, en hausse de 3 millions de barils la semaine dernière, à 397,6 millions de barils, niveau le plus élevé depuis le début de la publication de ces statistiques en 1978, alors que la plupart des analystes tablaient sur une baisse des stocks de 500 000 barils. Nous suivrons dans les jours à venir la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui devrait confirmer le maintien de sa production quotidienne de pétrole à 30 millions de barils et ce, en dépit des inquiétudes de l’Iran quant à la demande mondiale d’or noir, et qui souhaite ainsi revoir ce plafond de façon radicale. Mais certains pontes de l’organisation, à l’instar de l’Arabie Saoudite, ne souhaitent pas changer les choses à ce niveau, estimant que l’on est arrivé récemment à un certain équilibre sur les prix du pétrole et ce, pour les pays producteurs tout comme pour les pays consommateurs.
Nous resterons donc attentifs à l’évolution des cours du pétrole pour les semaines à venir, une consolidation aux encablures des 93 dollars le baril pouvant donc avoir lieu si les stocks ainsi que la demande de pétrole restent en l’état. Ainsi, sur l’ensemble de la semaine, le pétrole signait sa deuxième semaine de baisse d’affilée, le contrat à terme sur le WTI américain livraison Juillet 2013 ayant abandonné 1,16%, à 92,81 dollars le baril. Même tendance pour le Brent de la Mer du Nord, le contrat Future à même échéance sur le Brent ayant lâché cette semaine 0,91%, à 101,59 dollars le baril. Du côté des métaux précieux, l’once d’or a poursuivi sa hausse cette semaine pour atteindre un plus haut proche des 1 422 dollars. Les mauvais chiffres macroéconomiques publiés cette semaine poussent les investisseurs à délaisser des actifs jugés risqués pour se retourner vers les valeurs refuges comme l’or.
En outre, la morosité actuelle des principales économies mondiales laissent prétendre à un maintien des politiques d’assouplissement monétaires menées par les banques centrales notamment par la Réserve fédérale américaine au travers de ses rachats d’actifs ce qui favorise également la progression de l’or. Dans ce contexte, l’once d’or s’échange en milieu de journée proche des 1 411 dollars alors que de son côté l’once d’argent cote 22,62 dollars.