A Wall Street, après un début de deuxième trimestre au plus haut, le S&P 500 était brièvement repassé au-dessus des 2 100 points le 20 avril dernier… avant d’échouer sous une importante résistance descendante de moyen terme (pointillés noirs + flèches rouges). Depuis, les intervenants ont pris des bénéfices, et les indices s’essoufflent.
Car, si comme nous le développions hier, Warren Buffett croit en Apple (NASDAQ:AAPL) (US0378331005), d’autres investisseurs de renom sont beaucoup plus sceptiques (cf. les récents mouvements de Carl Icahn ou de George Soros).
Techniquement parlant d’ailleurs, la phase corrective amorcée fin avril à Wall Street n’est probablement pas terminée.
Comme on le voit sur le graphique, une figure en tête-épaules se forme sur le S&P500 et la rupture de la ligne de cou (cadre bleutée sur le graphique) impliquerait une accélération de la baisse en direction des 2 000 points.
Un autre signal m’inquiète et me fait penser que les marchés pourraient bien corriger un peu brutalement : comme on le voit sur ce graphique du VIX, une phase de compression est en formation depuis le début du deuxième trimestre (cf. rectangle rosé).
Sur l’indice de la peur, vu le resserrement des Bandes de Bollinger (indicateur de volatilité), la sortie de cette phase d’accumulation risque de se faire de manière relativement impulsive et brutale.
Maintenant… qu’est-ce qui pourrait déclencher un fort mouvement de vente ?
En termes de catalyseur, nous aurons encore quelques publications corporate d’ici la fin de semaine (Wal-Mart demain par exemple), mais j’ai surtout relevé deux éléments à surveiller aujourd’hui : le pétrole cet après-midi, puis les Minutes de la Fed ce soir.
Sur l’or noir, l’American Petroleum Institute (API) évoquaient hier soir une baisse moins marquée que prévu des stocks hebdomadaires (de seulement 1,1 million de barils). Pour la statistique officielle ce sera tout à l’heure à 16h30. Le consensus Bloomberg table, lui, sur une baisse de 3,5 millions de barils.
Je vous parlais hier du risque désormais plus orienté à la baisse sur le pétrole. Pour autant, malgré la très forte corrélation entre les indices boursiers et l’or noir depuis le début de l’année, on peut envisager un autre scénario : celui d’une poursuite de la hausse du pétrolesans Wall Street, cette fois. Un peu, en fait, comme ce qu’il se passe depuis le début du mois.
Car une hausse du pétrole fait mécaniquement remonter les anticipations de d’inflation. Hier, le CPI d’avril (l’indice d’inflation américain) est ressorti en hausse de 0,4%, sa plus forte progression depuis février 2013). Or si l’inflation fait son come back, cela augmente le risque de hausse de taux de la Fed. Catastrophe : le marché ne price qu’un seul relèvement en fin d’année ! Si la Fed, ce soir, dans ses minutes, fait mine de vouloir les resserrer plus tôt que prévu… le marché pourrait très mal le prendre.
Pour Dennis Lockhart, de la Fed d’Atlanta, et John Williams, de l’antenne de San Francisco, il faut toujours s’attendre deux à trois hausses de taux cette année. Autant dire que les Minutes de la dernière réunion de la Fed sont hyper attendues !
Voilà donc les catalyseurs à surveiller, qui pourraient déclencher des ventes sur le S&P500 et donc valider la figure en tête-épaule (objectif 1980 /2000 points) :
- La fin des publications corporate
- Le pétrole
- Les Minutes de la Fed