Alors que le monde est concentré sur la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, avec une rencontre cruciale prévue samedi entre Trump et Xi, l'Union Européenne ne doit pas oublier que Trump ne compte pas en rester là dans sa croisade destinée à rééquilibrer le commerce international en faveur des Etats-Unis.
A plusieurs reprises, le président US s'est en effet montré déterminé à ouvrir un second front, éventuellement face au Japon, mais plus probablement face à l'Europe.
Alors que Trump redouble d'efforts pour remporter un deuxième mandat en 2020, l'UE ne doit en effet s'attendre à aucun relâchement dans les efforts du président US. Et plus la situation avec la Chine s'améliorera (ce qui est à priori prévu suite au G20), plus il aura le temps de s'occuper du cas de l'UE...
Rappelons plus précisément que Trump a menacé d'imposer une taxe d'importation de 25% sur l'ensemble des voitures européennes exportées aux USA.
"Si Trump devient sérieux au sujet de ses menaces, nous sommes prêts", a déclaré Cecilia Malmstrom, la commissaire européenne au commerce, au magazine allemand Der Spiegel cette semaine. "Notre liste de contre-mesures est établie" a-t-elle ajouté, avec un risque de surenchère côté US.
On soulignera que Trump n'a pas été avare en critiques envers l'Europe dernièrement, jugeant notamment que la faiblesse de l'Euro face au Dollar offre un avantage injuste à la Zone Euro, après que Mario Draghi se soit montré ouvert à des baisses de taux il y a deux semaines.
Mercredi, Trump a également déclaré : "L'Europe nous traite moins bien que la Chine" dans une interview accordée à Fox Business, en rappelant une liste familière de plaintes concernant les dépenses de la défense allemande pour un nouveau gazoduc vers la Russie, ce qui montre qu'au delà du Commerce, la géopolitique pourrait constituer une raison supplémentaire pour Trump de s'engager dans une guerre commerciale avec l'Europe...
En effet, il est désormais de notoriété publique que les tarifs douaniers et les menaces en ce sens sont devenues un outil de géopolitique pour Trump, ce qui s'est révélé particulièrement flagrant lorsqu'il a utilisé cette menace pour obtenir du Mexique plus d'efforts en termes de contrôle de l'immigration clandestine vers les USA il y a quelques semaines...