L'incertitude quant à l'évolution de l'économie américaine après l'expiration de l'allocation de chômage supplémentaire de 600 dollars a conduit les investisseurs à se détourner du Dollar. Le billet vert s'est échangé à la baisse contre toutes les principales devises hier, à l'exception du yen japonais. Cette récente baisse a conduit l'EUR/USD à son plus fort niveau depuis octobre 2018 et l'USD/CHF à son plus faible niveau depuis mars. Les dollars australien et néo-zélandais ont également atteint des sommets sur plusieurs mois par rapport au billet vert.
Une partie de cette faiblesse peut être attribuée aux ventes de maisons existantes aux États-Unis, qui ont moins augmenté que prévu au mois de juin, les prix des maisons ayant chuté en mai. Selon CNBC, alors que le 31 juillet est la date d'expiration des prestations supplémentaires, selon la loi CARES, tous les États cesseront de payer après le 25 ou 26 juillet en raison du calendrier administratif qu'ils utilisent pour verser les aides, à moins que le Congrès n'adopte une loi pour prolonger les aides. Jusqu'à présent, il n'a pas été question de prolonger ce délai pour couvrir la fin du mois. Au lieu de cela, les législateurs fédéraux se concentrent sur un autre programme d'aide qui maintiendrait une sorte de supplément. Une fois que les allocations de chômage auront expiré, la pression exercée sur le gouvernement pour qu'il passe un accord pour éviter de saper la reprise augmentera de manière exponentielle. En conséquence, le dollar américain s'inspirera des grands titres de la relance.
Alors que les investisseurs attendent de voir quel type de mesures de relance le gouvernement américain propose, ils sont encore sous le coup du puissant plan d'aide économique adopté par l'UE mardi. Cet accord novateur contribuera grandement à éviter une récession due au coronavirus et à mettre l'économie de la zone euro à l'abri d'une nouvelle faiblesse. Le récent rallye de l'euro reflète la confiance et l'optimisme des marchés, qui estiment qu'avec ce plan, la zone euro s'en sortira mieux que les États-Unis dans les mois à venir. L'UE prévoit également d'autres modifications de la réglementation financière qui devraient contribuer à soutenir les marchés.
Techniquement, la principale résistance de l'EUR/USD n'intervient qu'à partir de 1,17, bien que 1,16, un seuil touché au cours de la nuit, constitue également un obstacle potentiel. La livre sterling a terminé la journée sans changement, mais cette action de prix constante masque une reprise intraday plus forte. Le GBP/USD a chuté jusqu'à 1,2645 avant de terminer la journée bien au-dessus de 1,27. Aucun rapport économique britannique n'a été publié hier et les négociations de Brexit se poursuivent, mais la livre sterling a bénéficié du contrôle britannique du COVID-19 et de la perspective de ventes au détail plus fortes vendredi.
Les trois monnaies liées aux matières premières se sont échangées à la hausse contre le billet vert, mais la plus grande étape a été franchie par le dollar australien (AUD/USD), qui a atteint son plus haut niveau en 15 mois par rapport au billet vert. Le dollar néo-zélandais (NZD/USD) a atteint son plus haut niveau depuis six mois, tandis que le dollar canadien (USD/CAD) a atteint son plus haut niveau depuis un mois. Des pressions inflationnistes plus fortes ont contribué à la hausse du huard, mais le principal catalyseur des gains du dollar canadien a été la faiblesse du dollar américain. L'IPC a augmenté de 0,8 % en juillet contre une prévision de 0,4 % - bien qu'il soit encourageant, la hausse des prix ne poussera pas la Banque du Canada à se rapprocher d'un resserrement de sa politique monétaire, car l'IPC sur douze mois oscille autour de 1,1 %.