L’obligation Rolls-Royce (LON:RR) d’une durée résiduelle de cinq ans évolue à son plus bas annuel sur le marché secondaire. En effet, il y a moyen de l’acheter à 96% du nominal (rendement de 4,47%) contre encore plus de 108% début mars. L’emprunt bénéficie d’un rating "Baa3" chez Moody’s et "BBB-" chez Standard & Poor’s, dans la catégorie "high yield".
L’explication de la baisse de régime de l’obligation du célèbre motoriste américain réside dans la crise que traverse le secteur aérien, confronté de plein fouet aux conséquences de l’épidémie de Covid-19.
Une crise qui a un impact "sans précédent" sur l’ensemble de la filière de l’industrie aérienne » pour reprendre les termes utilisés par Rolls Royce il y a quelques jours, lorsqu’il a annoncé la suppression de 9.000 emplois sur un total de 52.000, soit environ 17% de ses forces vives. Le plan qui se double également d’une chasse aux coûts permet à Rolls Royce de s’adapter "au nouveau niveau de la demande de ses clients". Il devrait globalement permettre d’économiser 1,3 milliard de livre sterling (1,45 milliard d’euros). Les activités d’aérospatiales civiles seront les principales touchées.
C’est un nouveau coup dur pour Rolls Royce confronté depuis plusieurs années aux problèmes de son moteur Trent 1.000 qui continue à coûter cher au groupe. En novembre, ceux-ci l’avaient forcé à passer une charge de 1,4 milliard de livres dans ses comptes et lancer un avertissement sur résultats.
Au stade actuel, le constructeur britannique de moteurs pour l’aéronautique sert des clients dans plus de 150 pays, comprenant notamment plus de 400 compagnies aériennes, 160 forces armées et plus de 5.000 clients dans le secteur de l'énergie et du nucléaire.
Sur base des dernières données annuelles disponibles, on apprend que Rolls Royce a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 15,3 milliards de livres sterling en 2019 et un bénéfice par action de 15,9 pence (0,18 euro).