Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
A quelques heures d’une réunion au sommet des ministres des Finances du G7 et des grands argentiers de la planète, les “bad news” redeviennent “good news”.
Les investisseurs sont donc ravis de constater que l’OCDE revoit d’un demi-point à la baisse la croissance mondiale à 2,4% (contre 2,9 début 2020 et 3,2% à l’automne dernier). Une envolée historique de 5,1% du Dow Jones hier, la plus forte depuis le 23 mars 2009, aurait-elle été concevable sans cela ?
La croissance de la Chine est quant à elle abaissée de 0,8 point de pourcentage à 4,9%… et ce dans l’hypothèse où le pic épidémique culminerait prochainement, entre la fin du premier trimestre et fin avril.
Si la pandémie dure, ce sera pire : des experts évoquent même une récession, c’est à dire deux trimestres de croissance négative, étant donné que le premier trimestre 2020 sera calamiteux, avec notamment un PMI des services tombé de 54 à 29 en février. Cela signifie un arrêt quasi total de l’activité économique chinoise.
Les salariés n’ont donc pas déserté que les usines (de leur plein gré ou pour cause de fermeture), mais également les tours de bureaux climatisées qui sont des lieux de contaminations privilégiés où, été comme hiver, aucun fenêtre ne s’ouvre.
La surprise de la dernière publication de l’OCDE lundi, c’est que les Etats-Unis resteraient largement indemnes en cas d’épisode récessionniste. Celui-ci frapperait comme nous l’avons dit la Chine, mais aussi Hong Kong, le Japon, l’Italie, l’Allemagne et plusieurs pays d’Asie. Les Etats-Unis ne subiraient en revanche qu’un léger ralentissement de 2% à 1,9%.
Enfin, la croissance en Europe est revue de -0,3 point de pourcentage à 0,9% (et 0,8% en France contre 1,1% précédemment). Il convient de s’interroger sur cette plus grande vulnérabilité alors que notre croissance était déjà de moitié inférieure à celle des USA.