Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Opérant un mouvement comparable à celui du Palladium, l’or est retombé sous les 1 300 $ la semaine dernière. Avec, graphiquement parlant, une sortie par le bas d’une petite figure de compression en drapeau ascendant (le canal noir à droite du graphique journalier ci-dessous).
Ce reflux a, soit dit en passant, permis à mes abonnés au service SMS Cash Alert de sécuriser une nouvelle plus-value en fin de semaine.
En ce début avril, la proximité d’une zone de soutien située vers les 1 285 $ invite à envisager une reprise technique intermédiaire. Pour autant la correction de court terme s’achèvera-t-elle sur ces niveaux ? Je ne le pense pas, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, la reprise des actifs à risque (indices) n’a pas nécessité une « recherche de refuge » pour ce segment. Ce d’autant que la pression baissière persistante sur l’Eurodollar – avec une paire retombée sur les 1,12 $ en ce début avril – n’a pas aidé.
Ensuite, en lien indirect avec l’impact défavorable du billet vert, les faibles perspectives d’inflation pour les mois à venir risquent fort de ne pas inciter les opérateurs à se « hedger » face à ce risque (l’or servant de traditionnelle couverture face au risque de dérapage inflationniste).
Enfin, et en conséquence, une nette détente des rendements obligataires américains a été constatée le mois dernier (cf. la hausse du « TNote », les contrats à 10 ans, dans le rectangle bleu-clair ci-après).
Ici, avec le net regain de prudence affiché par la FED, les anticipations de nouveaux tours de vis monétaires ont fondu comme neige au soleil. Certains tablent même sur une baisse de taux dès la fin d’année…
Une décorrélation inquiétante avec les « TNote »
Pour en revenir à l’or, le fait qu’il n’ait pas suivi la tendance des « TNote » le mois dernier ne me semble pas être le meilleur des signaux. Du point de vue historique, l’évolution des cours des obligations américaines et de l’once de métal fin tendent en effet à être similaires.
Tel ne fut pas le cas avec la hausse du mois dernier, mais on a retrouvé une forme de normalité en fin de semaine dernière, le reflux amorcé par l’obligataire étant allé de pair avec celui de l’or. Logique sachant que ce dernier ne procure, lui, aucun rendement…
Que peut-il advenir maintenant si d’aventure la correction de l’obligataire américain devait se poursuivre ce mois-ci ? En admettant que son rendement se borne à renouer avec les niveaux de janvier, soit vers les 2,50/2,60%, il n’est pas certain que l’absence de rendement de l’or l’aide à retrouver les faveurs des opérateurs. Aussi, malgré un sursaut amorcé depuis les 1 285 $ hier, je crains qu’il ne s’agisse là que d’une simple embellie sans lendemain. Et que l’on assiste même, à court terme, à une possible accélération des dégagements en cas de rupture de ladite zone latérale, probablement alors vers les 1 260 $.
A moyen terme, c’est-à-dire à horizon plusieurs mois, il convient néanmoins de garder à l’esprit que nous avons juste au-dessus des 1 350 $ une importante zone de résistance (le rectangle bleu clair sur le troisième graphique, pris en base mensuelle).
Et qu’une résolution haussière (franchissement de cet obstacle) reste le plus probable. Auquel cas de manière sans doute très impulsive…