L’euphorie boursière pourrait laisser place à la prudence

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Ce lundi matin, les principales places boursières asiatiques évoluaient en ordre dispersé. L’indice Nikkei de la bourse de Tokyo a terminé tout proche de l’équilibre malgré une perte de 0,03% à 8 869,37 points. A Hong-Kong, le Hang Seng Index perdait peu avant la clôture 0,09% à 19 785,11 points. Le Shanghai Composite Index de son côté s’adjugeait 0,13% à 2 130,46 points. Les importations chinoises ont chuté au mois d’août révélant un excédant plus important que prévu pour le commerce extérieur chinois. Beaucoup d’analystes ont été surpris par cette statistique alors que la Chine continue de montrer des signes d’essoufflements avec une production industrielle en baisse et une inflation en hausse. Le Japon est lui aussi impacté par la crise en Europe, Tokyo a révisé à la baisse ses chiffres de la croissance enregistrés lors du second semestre. Ces statistiques laissent toutefois l’espoir d’une possible intervention des banques centrales chinoises et japonaises.

Vendredi soir, Wall Street avait terminé en forte hausse. Le Dow Jones avait réussi à prendre 0,11% à 13 306,60 points. Le Nasdaq avait avancé plus faiblement, avec un petit 0,02% de gain à 3 136,42 points. L’euphorie boursière suscitée par les annonces de Mario Draghi jeudi dernier est quelque peu retombée pour la dernière séance de la semaine. Les chiffres mensuels de l’emploi, plutôt décevants, ont plombé les marchés. Malgré un très léger recul du taux de chômage aux Etats-Unis, à 8,1%, les créations nettes d’emplois sont encore trop faibles : elles ne sont que de 96 000. Ben Bernanke, le président de la Réserve Fédérale Américaine avait estimé que le chantier de l’emploi était celui qui le préoccupait le plus, et que l’économie américaine avait besoin de 100 000 emplois pour faire reculer réellement le chômage. Beaucoup d’investisseurs y voyaient aussi la possible raison pour un nouveau déclenchement d’assouplissement monétaire de la part de la Fed. Pour rappel, mercredi et jeudi se tiendra le Federal Open Market Committee.

En Europe, on s’attend à une séance de temporisation après les forts gains enregistrés en fin de semaine dernière. Les opérateurs seront attentifs à la décision mercredi prochain de la Cour Constitutionnelle Allemande au sujet du Mécanisme de Sauvetage de la monnaie Unique (MES). Le refus des juges suprêmes reste peu plausible mais fait état d’un plan anti-crise qui a du mal à passer en Allemagne. A noter que vendredi et samedi prochain se tiendra la réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro et de l’UE. La situation de l’Espagne et de la Grèce devrait être abordée. Les différentes bourses européennes devraient rester proches de l’équilibre, voire en légère baisse après les mauvaises statistiques chinoises.

Forex:
Après une fin de semaine en forte hausse, l’euro se stabilisait en ce début de semaine. En effet, après les mesures annoncées par la Banque Centrale Européenne, jeudi dernier, la monnaie unique rebondissait fortement repassant même brièvement au-dessus des 1,28 dollar. Par ailleurs, la publication du rapport sur l’emploi américain vendredi renforçait dans l’esprit des investisseurs la probabilité de voir la FED annoncer de nouvelles mesures d’assouplissement quantitatif dès mercredi. Cependant, cette semaine s’annonce également chargée. En effet, hormis la réunion de politique monétaire de la FED, la cours constitutionnelle allemande doit rendre son verdict quant à la participation de l’Allemagne dans la MES. Enfin, à noter que la situation en Grèce reste précaire alors que les différents partis politiques ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les prochaines mesures d’austérité à mettre en place. Dans ce contexte incertain, la monnaie unique reculait face à la plupart de ses devises de contrepartie. La livre sterling remontait face à l’euro à 0,7991£. Même tendance face au yen et au franc suisse à respectivement 100,05 yens et 1,2080 franc suisse.

Du côté des autres devises, à noter la légère contraction du dollar australien. En effet, la Chine a dévoilé, ce week-end, une première estimation des chiffres macroéconomiques du mois d’août. La production industrielle a reculé à 8,9% contre 9,2% le mois dernier tandis que l’indice des prix à la consommation grimpe à 2% contre 1,8% précédemment. Le dollar australien prenait un biais légèrement baissier suite à ces annonces. Ce matin, la paire AUDUSD se traitait autour des 1,0352 dollar.

Matières premières:
Au chapitre des matières premières, les cours du pétrole parviennent à se maintenir, soutenus par les dernières réunions des banques centrales. Les investisseurs se sentent confiants quant à une possible intervention des banques centrales si les économies de certains pays venaient à se détériorer davantage. Ainsi, les dernières statistiques moroses de la croissance chinoise n’affectent pas les cours, le « light Sweet Crude » d’échéance octobre 2012 se négocie pour 96,20 dollars le baril tandis que de son côté, le Brent de la Mer du Nord de même échéance se traite pour 114,30 dollars le baril. Les marchés attendent cependant plus de clarté sur la zone euro à la suite des mesures prises par la Banque centrale européenne alors que mercredi la Cour constitutionnelle allemande annoncera sa décision concernant le Mécanisme européen de stabilité (MES) et le pacte européen de discipline budgétaire.

La tendance est également positive du côté des métaux précieux alors que le président de la Réserve fédérale américaine n’a pas exclu la mise en place si nécessaire d’un nouvel assouplissement monétaire pour soutenir l’économie américaine. Une telle opération aurait pour effet de diluer la valeur du billet vert contre les métaux précieux. Dans ce contexte, l’once d’or s’échange proche des 1 730 dollars et l’once d’argent autour des 33,70 dollars.