Jeudi dernier, le discours de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, a non seulement fait bondir les principaux indices européens mais également le dollar face à l’euro.
Une nouvelle fois, Mario Draghi a donc démontré toute sa capacité à rassurer les investisseurs. A l’issue d’une réunion du conseil des gouverneurs à Malte, le président de le BCE a affirmé qu’il continuerait de soutenir l’économie de la zone euro tout en luttant contre la menace déflationniste.
Pour rappel, la Banque centrale européenne injecte chaque mois 60 milliards d’euros dans l’économie, par le biais de rachat de dette publique et privée. L’objectif est de relancer l’activité via une baisse du coût du crédit. En augmentant la quantité d’euros en circulation, la BCE entend également faire baisser le cours de l’euro face au billet vert, soutenant au passage les exportateurs européens.
Face au ralentissement des pays émergents, "la Banque centre européenne va réexaminer sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion prévue le 3 décembre", a indiqué Mario Draghi. Une annonce qui a globalement été interprétée par les observateurs comme un renforcement du programme de rachats d'actifs, qui pourrait être porté à 80 milliards d’euros par mois.
Mario Draghi a également reconnu qu’une nouvelle baisse du taux de dépôt marginal a été discutée par le Conseil. Ce taux, qui correspond à la rémunération que les banques reçoivent lorsqu’elles placent leurs fonds pour 24 heures auprès de la BCE, est pour l’heure négatif, ce qui signifie que les banques payent pour ce service. Cette mesure est sensée encourager les banques à financer l'activité économique.
Quelques pistes pour profiter de la hausse du dollar
Depuis le discours de Mario Draghi, les Bourses européennes ont repris près de 5% et le dollar plus de 3% face à la monnaie unique, à 1,104 dollar pour un euro contre 1,135 dollar avant le discours. Et si l’on se réfère au consensus médian des analystes répertoriés par l’agence Bloomberg, qui envoie l’euro à 1,07 dollar début 2016, le potentiel de hausse du dollar ne serait donc pas totalement consommé.
Pour l’investisseur confiant dans l’évolution positive du billet vert, l’une des possibilités qui s’offre à lui est de se tourner vers des obligations libellées en dollars. Et si possible vers des obligations remboursables dans moins de cinq ans, qui seront moins impactées en cas de hausse des taux directeurs américains.
En attendant, voici par ordre de rating S&P, quelques possibilités d'investissement en dollar :
EDF (PA:EDF) 2020, un rendement de 2,46%
Electricité de France a émis début octobre plusieurs obligations en dollar, dont une remboursable en 2020 et rémunérée par un coupon fixe de 2,35%. Notée « A+ » dans la catégorie investissement chez Standard & Poor’s, elle propose un rendement annuel jusqu’à échéance de 2,46%, sur base d’un cours de 99,50% du nominal. La coupure est fixée à 2.000 dollars.
eBay 2019, un rendement de 2,37%
Autre possibilité, l'obligation (2,20% - 2019) du spécialiste des enchères en ligne eBay. Notée « BBB+ » dans la catégorie investissement chez Standard & Poor’s, elle propose un rendement annuel jusqu’à échéance de 2,37%, sur base d’un cours de 99,40% du nominal. La coupure est fixée à 2.000 dollars.
Fresenius (DE:FREG) Medical Care 2020, un rendement de 3,70%
Egalement par coupures de 2.000 dollars, l’obligation (4,125% - 2020) du groupe allemand actif dans le domaine des produits et soins de santé Fresenius Medical Care. Son rendement annuel s’élève à 3,70%, sur base d’un cours de 101,80% du nominal. Standard & Poor’s lui attribue un rating spéculatif « BB+ ».
ArcelorMittal 2020, un rendement de 5,80%
Notée un cran en-dessous chez Standard & Poor’s, l’obligation (5,125% - 2020) du sidérurgiste ArcelorMittal se traite pour sa part aux alentours des 97% du nominal et propose un rendement annuel de 5,80%. La coupure est fixée à 2.000 dollars.
Sprint Communications 2019, un rendement de 9,60%
Pour terminer, l’obligation (7% - 2020) de l’opérateur américain de télécommunication Sprint Communications. Notée « B+ » par Standard & Poor’s, il est possible de l’acheter à un cours de 90% du nominal, équivalent à un rendement annuel proche des 10% (coupures de 2.000 dollars).