L’évènement tant attendu des élections grecques a été dans l’ensemble assez positif, l’électorat grec misant sur la droite de Nouvelle Démocratie (ND) pour remettre le pays sur le droit chemin. Bien que ND doive s’allier à un autre parti pour former un gouvernement de coalition, cette étape semblait sur le point de se concrétiser.
Ce qui intéressait probablement les investisseurs du monde entier était que cet évènement risqué n’a pas été remporté par le Syriza. Le problème avec le Syriza réside dans le fait que ses dirigeants avaient promis de rejeter les termes du plan de sauvetage, ce qui aurait fait trembler non seulement l’Euro mais aussi toute la zone euro.
Les marchés ont ouvert lundi en hausse étant donné que le scenario catastrophe avait été évité mais l’optimisme des premières heures s’est progressivement dissipé bien que les indices en Asie aient clôturé dans le vert lundi. Sur les marchés du forex également, l’AUD/USD a progressé à un plus haut de 5 semaines alors que l’EUR/USD a atteint un plus haut de 3 semaines et demi étant donné que les devise perçues comme plus risquées (dans ce cas l’AUD et l’Euro) ont trouvé un support au détriment du Dollar « plus sûr », prouvant une fois de plus que les investisseurs étaient en mode de prises de risque.
En fait, le rally initial observé en début de journée lundi était également dû à un réalignement des positions des investisseurs qui avaient opté sur la vente des positions détenues dans des devises perçues comme plus risquées, avant les élections en Grèce de dimanche. Une fois les résultats connus, ces investisseurs ont typiquement couvert leurs positions short en rachetant la devise vendue initialement.
Les risques importants que posaient ces élections ont également été dépeints dans les mesures prises avant l’ouverture des urnes. La BoE, par exemple, avait annoncé l’activation du ECTR (Extended Collateral Term Repo), une variante proche du LTRO de la BCE mais avec quelques différences. Les rumeurs d’une action commune du G20 ont également commencé à circuler sur les marchés avant le week-end alors que la BNS a répété qu’elle se tenait prête à acheter des quantités illimitées de devises étrangères afin de renforcer le cours plancher de l’EUR/CHF à 1,20.
L’aversion au risque a rapidement fait son retour et l’Espagne a repris les devants de la scène étant donné que les capacités du pays à obtenir des liquidités ont été fortement entamées lorsque ses rendements à 10 ans ont atteint un plus haut historique à 7,15%. Mardi dernier, le Trésor espagnol a mis sur le marché obligataire des bons à 12 et 18 mois et malgré leur faible échéance, Madrid a dû payer un taux de 5,074% sur les bons à 12 mois, bien plus que les 2,985% de l’émission précédente, et 5,107% sur les bons à 18 mois, à nouveau nettement supérieur aux 3,302% enregistrés précédemment.
Nouveau QE de la Fed alors que son « Operation Twist » va bientôt expirer ?
Lundi dernier, l’EUR/USD a glissé à un plus bas de la journée à 1,2557 après avoir bondi à un plus haut à 1,2747 en début de séance. Néanmoins, bien que plus faible qu’en début de semaine, l’EUR/USD est parvenu à se maintenir entre 1,26 et 1,27 avant la réunion du FOMC ce mercredi. Les spéculateurs tablaient sur les fortes chances d’un nouvel assouplissement en raison des statistiques décevantes de ces derniers temps et de l’ « Operation Twist » qui va bientôt expirer (fin juin). Plus d’assouplissement se reflète généralement de manière négative sur les devises respectives étant donné qu’il rend les réserves de Dollars plus abordables et plus abondantes.
Pour cette semaine, l’EUR/USD devrait continuer de se négocier entre 1,2511 et 1,2747 et une cassure de 1,2816 est nécessaire pour une prolongation de la tendance haussière. La zone comprise entre 1,2363/1,2511 devrait correspondre à un plus bas et 1,2737/1,2816 un plus haut.
La BoE penche de plus en plus pour un assouplissement
La semaine dernière, mis à part les mesures de liquidités additionnelles mentionnées ci-dessus, la BoE et le gouvernement britannique ont annoncé qu’ils comptaient injecter des liquidités dans le système bancaire britannique afin d’inciter les banques à prêter aux ménages et aux entreprises dans l’espoir de relancer l’économie du pays et que ce plan serait opérationnel dans les prochaines semaines. De manière intéressante également, le gouverneur de la BoE, Mervyn King, avait déclaré que « le besoin d’un nouvel assouplissement monétaire se faisait de plus en plus ressentir ».
Le GBP perdait en première partie de semaine 0,29% en moyenne face aux monnaies principales. Face à l’USD, le GBP a progressé autour de 1,84% sur le mois mais recule de 0,36% face à l’Euro depuis le début du mois de juin.