Pour ce dernier jour de la semaine, Oblis vous propose de passer en revue l’un des nombreux emprunts obligataires émis par le premier sidérurgiste mondial ArcelorMittal. Il s’agit de la ligne obligataire 6,125% - 2025 libellée en dollars.
Emise sur le marché primaire au mois de mai, cette obligation évolue bien loin de son prix d’émission et se traite d’ailleurs ce vendredi à son plus bas, aux alentours des 93% du nominal. En se positionnant sur cette obligation, l'investisseur peut désormais tabler sur un rendement annuel supérieur à 7%.
ArcelorMittal s’engage à verser les intérêts en rythme semestriel, les 1er décembre et 1er juin de chaque année jusqu’à l’échéance. Le groupe dirigé par le milliardaire indien Lakshmi Mittal est un émetteur spéculatif aux yeux des agences de notation financière. Standard & Poor’s lui attribue un rating « BB » et Moody’s une note « Ba1 ». Comme il s’agit d’une obligation libellée en dollars, l’investisseur doit également tenir compte du risque de change.
Affecté par une demande en berne
Plus que la perspective de voir la Fed relever ses taux d’intérêt, c’est davantage la chute du prix des matières et le ralentissement de plus en plus marqué de l’économie chinoise qui pèse sur le papier obligataire ArcelorMittal.
Alors que le prix du minerai de fer a chuté de moitié sur un an, le premier sidérurgiste mondial a revu à la baisse ses prévisions de demande mondiale d'acier pour l’ensemble de l’année en cours, en raison de projections moins élevées pour les Etats-Unis, la Chine, le Brésil, la Russie et les Etats environnant Moscou. Il estime dorénavant que cette demande restera stable cette année, contre une prévision initiale comprise entre +0,5% à +1,5%.
Lors de la publication de ses résultats le 31 juillet dernier, ArcelorMittal s’était par ailleurs dit "préoccupé" par la concurrence des importations d'acier chinois ou russe, principalement en Amérique du Nord, mais aussi en Europe, ses deux principaux marchés.
Réduction de la dette
Dans un climat difficile, ArcelorMittal a tout de même réussi à renouer avec les bénéfices au deuxième trimestre, à hauteur de 179 millions de dollars. Il a par ailleurs confirmé ses objectifs annuels, dont un excédent brut d'exploitation compris entre six et sept milliards de dollars.
Au cours de la période, le flux de trésorerie disponible a augmenté grâce à une diminution du fonds de roulement (principalement dû à la faiblesse de l'euro, devise dans laquelle sont comptabilisés les investissements du groupe). Cela a permis de réduire la dette nette du groupe à 16,6 milliards de dollars, en baisse de 900 millions sur un an. ArcelorMittal a confirmé son objectif d'une dette nette à moyen terme de 15 milliards de dollars.