Chaque jour, Oblis revient sur l'évolution d’une obligation depuis son lancement. Ce jeudi, nous passons en revue l’un des emprunts émis par GDF-Suez (Engie).
Début 2011, GDF-Suez plaçait un emprunt de 300 millions d’euros assorti d'un coupon fixe de 5,95%.
Particularité de l’opération : il s’agissait de la première émission à 100 ans jamais réalisée sur le marché en euros.
L’emprunt affiche un parcours remarquable depuis son placement sur le marché primaire. Il est actuellement disponible à 155,73% du nominal, contre un prix d’émission de… 97,15%. Son rendement annuel jusqu'à l'échéance se voit ramené en conséquence à 3,78%.
La chute des taux d’intérêt qui a eu lieu sur la période explique la forte appréciation du cours de l’obligation. Pour rappel, lorsque les taux du marché baissent, le prix des obligations augmente. Ce mouvement a en outre été renforcé par la très longue échéance de l’obligation, qui la rend plus sensible à l’évolution des taux d’emprunts sur le marché obligataire.
Dans le même ordre d'idée, la remontée des taux souverains observée au mois d'avril s'est traduite par un léger recul du cours de l’emprunt, qui s'échangeait encore au-dessus des 173% du nominal fin mars.
Solide plus-value latente
Les investisseurs qui ont souscrit à cet emprunt enregistrent une très belle plus-value latente. Il s’agit essentiellement d’investisseurs institutionnels, comme des fonds de pension par exemple. Ils peuvent se féliciter d’avoir convaincu GDF Suez (PARIS:GSZ) d’émettre cet emprunt d’une durée particulièrement longue, soulignait le Financial Times après le placement de cette obligation. Les fonds de pension qui ont des engagements à long terme sont en effet à la recherche de pareilles émissions obligataires pour équilibrer leur bilan.
Des entreprises comme GDF Suez sont les plus aptes à placer ce type de produits, car elles détiennent des actifs, comme des centrales électriques, qui nécessitent des financements à très long terme, précisait le FT.
L'opération avait été facilitée par les ratings « Investment Grade » d'Engie: « A » chez Standard & Poor’s et « A1 » chez Moody’s. La perspective est stable à chaque fois.