Au quotidien, l’équipe d’Oblis vous présente une obligation. Ce lundi, arrêtons-nous sur l’emprunt fraîchement émis par la République d’Angola, le premier depuis 2012.
Cet emprunt affiche une maturité égale au 12 novembre 2025 et est assorti d’un coupon fixe de 9,50%. L’investisseur qui souhaiterait acheter cette obligation doit compter avec un prix actuel de 100,25% du nominal. Le rendement annuel jusqu'à l'échéance s'élève à 9,46%.
La coupure de négociation est fixée 200.000 dollars pour une taille émise de 1,5 milliard. Devise d’émission oblige, l’investisseur qui se positionne sur cette obligation doit donc tenir compte d’un risque de change.
Signalons par ailleurs que si cet emprunt ne bénéficie d’aucun rating chez Standard & Poor’s, Moody's lui attribue une note « Ba2 » et Fitch un « B+ », au même niveau que la République d’Angola elle-même. L’ancienne colonie portugaise est donc un émetteur de la catégorie spéculative (« High yield »).
Les fonds levés seront destinés à financer des projets d’infrastructures, dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’eau et des routes.
Forte demande
L’Angola n’avait plus sollicité les investisseurs obligataires depuis 2012, lorsque le pays avait levé un milliard de dollars.
L’opération menée en début de mois a été particulièrement bien reçue sur le marché primaire, puisque les carnets d’ordres ont été clôturés sur une demande plus de quatre fois supérieure à l’offre.
« Nous avons eu une demande de sept milliards de dollars pour une taille à l’émission de 1,5 milliard, à un moment où l’Angola réduit son budget sur base d’une prévision du prix du baril de 40 dollars contre 80 jusqu’à présent » a expliqué un directeur de Goldman Sachs, l’une des banques responsables du placement, à Bloomberg.
Certains investisseurs sont visiblement toujours prêts à investir des capitaux dans les pays africains, malgré la baisse des prix des matières premières et le ralentissement de la croissance, a-t-il ajouté à Bloomberg.
La demande soutenue a permis à Goldman Sachs de réduire le coupon à 9,50% contre 10% annoncé à l’entame de l’émission. Il reste cependant supérieur aux 8% espérés par l’Angola.
Un signe sans doute de la prudence des investisseurs à l'égard de la dette de la République angolaise, dans un contexte de déprime des cours du pétrole. S’il est l’un des pays les mieux dotés en termes de ressources naturelles (pétrole, diamants, agriculture, pêche), ce pays de 24 millions d’habitants tire 70% de ses recettes fiscales des hydrocarbures.