Pour ce dernier jour de la semaine, Oblis passe en revue l’une des obligations émises par le groupe pétrolier russe Lukoil (MCX:LKOH). Il s’agit plus particulièrement de l’emprunt au coupon de 4,563% et d’une maturité égale au 24 avril 2023.
L’investisseur qui souhaiterait se positionner sur cette obligation doit compter avec un prix de 88,43% du nominal. Il s’agit d’une nette décote par rapport au prix d’émission de 100% du nominal d’avril 2013. En parallèle, cette ligne obligataire, d’une taille de 1,5 milliard de dollars (coupures de 200.000), est particulièrement rémunératrice puisque son rendement atteint 6,51%. Mais celui-ci rémunère aussi un certain risque et reflète le degré d’aversion du marché pour les émetteurs russes, depuis la crise ukrainienne.
Pour rappel, l’invasion de la Crimée par Vladimir Poutine a incité les autorités américaines et européennes à prendre en représailles une série de sanctions. Parmi celles-ci, l’interdiction pour certaines entreprises russes de placer de la dette sur les marchés obligataires européen et américain. Lukoil n’est pas reprise dans la liste des entreprises visées, mais son statut d’émetteur russe rend difficile une opération sur le marché primaire.
Lukoil doit compter également avec la chute des prix du pétrole. La faiblesse des prix de l’or noir et les sanctions prises dans le cadre du dossier ukrainien ont poussé l’économie russe en récession et plombé le rouble face au dollar. Une bonne affaire pour la compagnie pétrolière dont les coûts sont exprimés en monnaie nationale, mais les revenus libellés dans la devise américaine.
L’évolution du taux change n’a cependant qu’un impact limité, jouant plutôt un rôle d’amortisseur. Les derniers comptes publiés par Lukoil portent en effet les stigmates de la baisse des prix du brut.
Malgré une production d'hydrocarbures en hausse de 5% à 2,37 millions barils d'équivalent pétrole par jour au premier semestre de cette année, Lukoil a vu son chiffre d’affaires fondre de 30,6% sur un an à 51,3 milliards de dollars. La correction est plus sévère encore au niveau du résultat net qui a chuté de 59% à 1,7 milliard de dollars. Les dépenses d’investissement ont été réduites de 31% à 5,32 milliards « principalement du fait de la dévaluation du rouble », a expliqué l’entreprise dans un communiqué.