Ce mercredi, focus sur le nouvel emprunt à 10 ans émis par la Deutsche Bank (DE:DBKGn).
La banque allemande a levé à cette occasion 750 millions d’euros avec un investissement fixé à 100.000 en nominal. L’obligation, qui figure au rang de dette subordonnée de l’émetteur, bénéficie d’un rating « Ba1 » chez Moody’s, « BB+ » chez Standard & Poor’s et « BBB+ » chez Fitch.
Disponible sur le marché secondaire, elle se traite ce mercredi à 100,20% du nominal, correspondant à un rendement annuel de 4,48%.
Renouer avec le marché obligataire
Le cours a donc légèrement progressé par rapport au prix d’émission de 99,66% du nominal. L’intérêt des investisseurs observé sur le marché primaire semble donc se confirmer sur le marché secondaire. Mais il faut savoir que le géant bancaire allemand a proposé une généreuse prime (4% de plus par rapport au taux midswap de maturité comparable) pour séduire les investisseurs de la première heure, signale Reuters.
Il s’agit de la prime la plus élevée jamais proposée par l’institution financière allemande pour un emprunt en euro, précise l’agence d’information financière.
Avec une demande totalisant 1,7 milliard d’euros, la banque aurait sans doute pu se permettre de raboter la prime d’émission. Mais elle a préféré la maintenir à ce niveau, "car le placement de l’emprunt avait surtout pour but de renouer avec notre base d’investisseurs obligataires", a expliqué le responsable de l’émission Jonathan Blake.
Provisions pour litige
Deutsche Bank a vécu des heures difficiles ces derniers mois, voyant notamment son cours de Bourse chuter alors que le marché s’inquiétait pour sa solidité financière. Il s’interrogeait plus particulièrement sur la capacité de la banque à assurer le paiement des intérêts sur ses obligations convertibles subordonnées (Coco), parmi les titres de dettes les plus risqués.
En vue de rassurer, la Deutsche Bank avait alors lancé une offre de rachat pour l’équivalent de 4,9 milliards d’euros sur des obligations existantes. Les investisseurs y ont apporté pour près de 2 milliards d’euros en nominal. "C’est une bonne nouvelle, puisque cela témoigne du fait que certains intervenants, en n’apportant pas leurs titres à l’offre, nous maintiennent leur confiance", s’est félicité la banque.
En pleine restructuration, le géant bancaire allemand est englué dans plus de 6.000 litiges juridiques qui l’ont forcée à provisionner 13 milliards d’euros depuis 2012.
Les derniers chiffres trimestriels publiés témoignent d’une relative embellie. Les provisions pour les risques judiciaires ont atteint 187 millions d’euros contre un milliard chaque trimestre ces douze derniers mois. La banque allemande a également réalisé un bénéfice (de 214 millions d’euros) entre janvier et mars 2016, là où les analystes anticipaient une perte.