Chaque jour, Oblis revient sur l'évolution d’une obligation depuis son émission. Ce mercredi, nous avons épinglé l’un des emprunts libellés en dollars de Gazprom. Il s'agit de l'emprunt au coupon 8,625% arrivant à échéance en 2034.
L’investisseur qui détient cette obligation depuis son lancement a dû avoir le cœur bien accroché. Alors qu’elle culminait encore à près de … 150% du nominal début 2013, l’obligation du géant gazier allait connaître une véritable dégringolade, entrainée par le conflit russo-ukrainien, la chute du rouble et des produits pétroliers.
L'emprunt allait toucher son plus bas historique à la fin du mois de janvier, au plus fort de la crise. Son cours s’affichait alors à 97% du nominal et son rendement à 9%. Au même moment, Gazprom voyait ses ratings être dégradés par les agences de notation, à « BB+ » chez Standard & Poor’s, « Ba1 » chez Moody's et « BBB- » chez Fitch Ratings.
La compagnie russe payait ses liens étroits avec Moscou, justifiait Fitch. L’agence expliquait également son geste par la forte baisse du rouble et des prix pétroliers et s’inquiétait des conséquences sur l'économie russe des sanctions occidentales décidées dans le cadre du conflit ukrainien.
Depuis lors, la situation s'est quelque peu améliorée. Le rouble a résorbé une bonne partie de ses pertes face à l'euro et au dollar et Gazprom a publié ses résultats annuels (lire: Gazprom a vu ses bénéfices plombés par la chute du rouble en 2014, le point sur l'obligataire).
Cette embellie s'est répercutée sur le cours de l’obligation, qui avoisine ce mercredi les 118% du nominal, avec un rendement équivalent de 6,90%. La coupure de négociation est de 10.000 dollars pour une taille émise de 1,2 milliard.