Focus sur la toute nouvelle obligation émise la semaine passée par Transocean, un des spécialistes du forage pétrolier en mer.
Basé à Zoug en Suisse, Transocean vient donc d'émettre une nouvelle obligation de type senior non sécurisé, à rembourser le 15 juillet 2023 et offrant un coupon de 9%. La coupure est fixée 2.000 dollars (risque de change) avec un rating spéculatif « BB- » chez Standard & Poor's.
Transocean s'est réservé le droit de rembourser de manière anticipée cette obligation, pour la première fois le 15 juillet 2020 à un prix fixé à 104,50% du nominal dans le prospectus.
Les fonds levés serviront principalement à racheter des dettes existantes, dont l'émission 6,375% - 2021. Le spécialiste du forage a précisé dans un communiqué qu'il avait procédé depuis le 31 mars dernier à des rachats sur le marché secondaire pour un total de 189 millions de dollars.
Frilosité des investisseurs
Dans les premiers échanges sur le secondaire, il est possible d’acheter la nouvelle obligation à 98,50% du nominal, correspondant à un rendement annuel de 9,30%. Il s’agit d’une rémunération particulièrement élevée, même si celle-ci est en baisse par rapport au niveau fixé sur le primaire (9,50%).
Si Transocean a dû offrir un rendement élevé, il a par ailleurs été contrait de revoir à la baisse le montant levé, clôturant l’opération sur 1,25 milliard contre 1,5 milliard visés initialement.
Il faut dire que Transocean était la première entreprise notée « High Yield » à solliciter le marché depuis le « Brexit ». Elle a en outre été confrontée à la prudence des investisseurs lorsqu’il s’agit de prêter aux compagnies du secteur américain de l’énergie. Car même si le pétrole a rebondi, une partie de l’industrie n’a pas encore tout à fait relevé la tête, a expliqué un analyste à l'agence Bloomberg, précisant que le secteur du forage pétrolier avait été l’un des plus touchés par la correction du baril.
Transcocean reste en effet confronté à la chute des tarifs de locations de plates-formes et à d’importantes surcapacités dans son secteur. Le groupe est en outre fortement exposé à la variation des prix du pétrole, la dégringolade des cours ayant incité certains majors du secteur à réduire leurs dépenses d’investissement. Un environnement défavorbale qui se traduit par des revenus en baisse de 27% sur un an au premier trimestre de l'année en cours.