En annonçant début décembre l'acquisition de FRHI Hotels & Resorts (regroupant trois des plus prestigieuses marques mondiales de l’hôtellerie de luxe : Fairmont, Raffles et Swissôtel), le groupe français s’est hissé d’un seul coup au rang de cinquième opérateur mondial dans le secteur du haut et du très haut de gamme, soulignait alors Le Monde. Un segment de marché aux marges plus confortables et plus rémunératrices.
Mais cette opération, d’un montant de 2,9 milliards de dollars, permet aussi à AccorHotels de renforcer sa présence sur le marché nord-américain, précisait Standard & Poor’s, l’agence confirmant par la même occasion son rating « BBB- » (« Investment Grade »).
Elle se traduit par ailleurs par l’arrivée de Qatar Investment Authority (le fonds d'investissement souverain de l’émirat du Qatar) et Kingdom Holding Company (une société holding privée du prince Alwaaleed, un homme d'affaires saoudien) au sein du capital du groupe français.
Plus récemment, c’est le chinois Jin Jang International, leader de l'hôtellerie chinoise et propriétaire de Louvre Hotels, qui a renforcé sa participation au sein d’AccorHotels. Cette modification au sein du capital de l’entreprise intervient quelques heures à peine après l’annonce par AccorHotels de la cession de 85 hôtels européens à un nouveau franchisé et la finalisation, le même jour, d’une alliance stratégique avec le chinois Huazhu Hotel Group. Elle devrait donner naissance à un géant de l’hôtellerie en Chine.
Un coupon fixe de 4,125% jusqu’en 2020
Sur le marché obligataire, les investisseurs restent prudents pour AccorHotels, malgré ces opérations en cascade.
L’emprunt perpétuel du groupe hôtelier émis en 2014 et d’une taille de 900 millions d’euros se traite aux alentours de 94% du nominal, proche de ses plus bas historiques. Précisons que le coupon de cette obligation est fixe à hauteur de 4,125% jusqu’au 30 juin 2020. A cette date l’émetteur dispose d’une option de rachat par anticipation. S’il n’exerce pas ce droit, la rémunération devient variable, avec une réinitialisation du taux tous les 5 ans par la suite.
L’obligation, négociable par coupure(s) de 100.000 euros, bénéficie d’un rating « BB » chez Standard & Poor's. La différence de notation avec l’émetteur en tant que tel s’explique naturellement par le statut de dette perpétuelle subordonnée de l’emprunt.