Chaque jour, Oblis revient sur l'évolution d’une obligation depuis son lancement. Ce mardi, nous avons épinglé l’un des emprunts émis par la deuxième plus grande banque d’Europe de l’Est, à savoir la Raiffeisen Bank International.
L'obligation en question arrivera à échéance en 2023. Elle propose dans un premier temps un coupon fixe de 5,875%, qui est amené à devenir variable en 2018 si la banque n'exerce pas son option de rachat anticipé.
Elle se négocie à 103,50% du nominal et bénéficie d'un rating « BBB- » (« Investment Grade ») chez Standard & Poor’s. Sa coupure s'élève à 1.000 euros pour une taille d'émission de 290 millions.
A noter qu’il s’agit d’une émission de type « subordonnée », avec tous les risques que cela implique pour l’investisseur, notamment en matière de paiement des coupons.
Emise en 2012, cette obligation n’a pas toujours évolué aux niveaux actuels. Elle avait connu un passage à vide en début d'année, avec un plus bas enregistré à 62% du nominal le 27 janvier.
Rattrapée par la crise russe et la chute du rouble, la banque autrichienne voyait alors ses taux de financement s’envoler dangereusement. La Raiffeisen est pour rappel la banque étrangère la plus exposée à la Russie, un marché stratégique qui représente depuis 2011 sa plus grande source de revenus (55% de son bénéfice avant impôt sur les 9 premiers mois de l’année dernière).
Rebond
Depuis lors, les obligations de la RBI se sont bien redressées sur le marché secondaire. Les créanciers obligataires semblent avoir été rassurés par les mesures de restructuration prises par la banque. Sa direction a annoncé une série d'initiatives pour préserver son bilan et ses ratios financiers, dont des cessions, la réduction de son exposition à la Russie et à l’Ukraine ainsi que l'optimisation de ses activités en Hongrie.
La Raiffeisen a clôturé l'exercice 2014 sur une perte nette de 493 millions d’euros, contre un bénéfice de 557 millions un an avant. Elle s’attend à un nouveau résultat négatif cette année, en raison de charges de restructurations.