Pour rappel, Rosneft est très étroitement lié au pouvoir en place puisque OJSC RosneftGaz, une structure entièrement aux mains de l’État, détient 69,50% de son capital. Le solde étant partagé entre BP (L:BP) (19,75%) et d’autres investisseurs à travers la partie cotée en bourse (10,75%).
Ces dernières années, l’environnement s’est dégradé pour Rosneft qui représente 40% de la production de pétrole en Russie.
Les investisseurs s’interrogent notamment sur la capacité du groupe d’hydrocarbures à faire face à un endettement élevé, qui trouve son origine principalement dans le rachat, en 2013, de la coentreprise TNK-BP pour 55 milliards de dollars.
Par ailleurs, les prix de l’or noir se sont effondrés et le rouble est bien à la peine sur le marché des changes. Sans oublier enfin que la politique de Vladimir Poutine en Ukraine a généré son lot de représailles de la part des autorités américaines et européennes, avec comme principal effet de restreindre l’accès des entreprises russes aux marchés financiers internationaux.
Un problème de taille pour Rosneft qui finançait jusqu’alors ses investissements principalement auprès des banques occidentales. C’est dans ce contexte que Rosneft a dû se tourner à l’automne 2014 vers un fond souverain proche du Kremlin, pour l’aider à compenser l’impact des sanctions.
Rosneft s’emploie à rassurer les investisseurs. La compagnie, qui pourrait voir l'Etat russe céder une partie de sa participation, a récemment expliqué à l'agence Reuters qu’elle avait la capacité à faire face à ses échéances obligataires pour cette année 2016.
Un rendement annuel de 6,60%
Sur le marché secondaire, les différentes obligations du groupe arrivent tout de même à se maintenir. Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation Rosneft International Finance (4,199% - 2022) est disponible à l’achat à 88% du nominal ce mercredi, correspondant à un rendement annuel de 6,60%.
Il s’agit d’une rémunération élevée témoignant d’un risque important, même si elle est inférieure au niveau observé début 2015. L’emprunt évoluait alors à 70% du nominal, au plus bas de son histoire
Cette obligation, notée « BB+ » chez Standard & Poor’s, est disponible à partir d'un investissement de 200.000 dollars en nominal. La devise d’émission implique donc un risque de change.