Interrogations pour Mattel. Le célèbre fabricant américain de jouets, qui vient de dévoiler une toute nouvelle collection de Barbie à l’effigie de Star Wars, a suspendu une émission obligataire en cours, en réaction à « une lettre anonyme d’un lanceur d’alerte ».
Selon un document officiel publié par le groupe américain, celui-ci a pris cette décision pour se donner le temps d’enquêter sur la missive, dont le contenu n’a pas été dévoilé. Mattel a reçu le courrier le 6 août, deux jours avant le bouclage de l’opération obligataire, explique Bloomberg.
Mattel avait faire part début août de sa volonté d’emprunter 250 millions de dollars, via l’émission d’une obligation d’une durée de 8 ans (2027) rémunérée par un coupon de 6%. Un montant destiné à financer le rachat/refinancement de la souche 2020 au coupon de 4,35%.
Plusieurs analystes ont souligné l’aspect inhabituel de la procédure de suspension, ce qui pourrait, alors que peu d’informations ont filtré sur le contenu de la lettre, alimenter des inquiétudes sur la santé financière de Mattel. Nous manquons de repères, a réagi l’analyste Jaime Katz de Morningstar à l’AFP.
Ces événements interviennent deux semaines seulement après la publication des résultats trimestriels de Mattel, lesquels montrent la première croissance du chiffre d’affaires (trimestriel) en deux ans, a constaté Bloomberg. Il a progressé de 2% en glissement annuel à 860 millions de dollars. Par action, la période se solde par une perte de 0,25 dollar, contre -0,40 dollar attendu par les analystes.
Ce trimestre témoigne de la dynamique continue de notre stratégie de redressement pluriannuel, a commenté Ynon Kreiz, président et CEO de Mattel.
Malgré tout, l’action Mattel, qui avait fortement progressé grâce aux résultats, a rendu l’ensemble de ses gains dès la divulgation du courrier.
Sur le marché obligataire, la tension est palpable, avec une prime de risque révisée en nette hausse. Pour ne citer qu’elle, l’obligation Mattel 6,75% 31/12/2025 cote désormais aux alentours de 101,57% du nominal, contre près 105% au début du mois d’août. Libellée par coupures de 2.000 dollars et notée BB- chez Standard & Poor’s (catégorie spéculative), son rendement s’élève à 6,54%.