La chaine de pharmacie américaine CVS Health vient de boucler la troisième plus grande émission obligataire de l’histoire, de quoi donner un boost de confiance au marché américain de la dette investissement, qui a subit dernièrement un accès de la volatilité.
Si CVS Health a peut-être émis ce qui sera la plus grosse émission de l’année, levant 40 milliards de dollars en neuf tranches, la société a bouclé son émission sur des carnets d’ordres dépassant les 120 milliards, un record sur le marché de la dette d’entreprises selon les données compilées par IFR Data.
De l’avis des observateurs, cette émission apparaissait comme un test pour le marché de la dette américaine, lequel a connu en février son plus grand mouvement de vente depuis novembre 2016, suite à l’élection de Donald Trump
Rachat d'Aetna
Fournisseur de produits et services de santé, CVS Health sollicitait les investisseurs pour financer le rachat de l’assureur en soins de santé Aetna, acquis fin de l’année passée pour 69 milliards de dollars.
CVS comptant plus de 9.700 pharmacies aux Etats-Unis et Aetna revendiquant 44,6 millions de clients, la fusion devrait donner naissance à l’une des plus grandes compagnies américaines par les revenus et contribuer à diminuer les coûts.
Le rapprochement pourrait également aider l’entreprise à résister à la pression d’Amazon (NASDAQ:AMZN), attendu dans la distribution de médicaments, ou encore, permettre de réduire le prix des médicaments aux Etats-Unis.
Cité dans un communiqué, Larry Merlo, patron de CVS Health, estime que cette fusion réunit l'expertise de deux grandes entreprises pour redessiner l'expérience des consommateurs en matière de services de santé. Elle crée une plateforme plus facile à utiliser et moins coûteuse pour les consommateurs.
Neuf obligations par 2.000 dollars
Concernant les détails de l’émission, CVS Health a donc ventilé sa levée de dette de 40 milliards de dollars en neuf tranches.
On notera que l’obligation remboursable dans huit ans a offert un coupon fixe de 4,10%, payable en rythme semestriel par l’émetteur.
On notera également que pour rassurer les investisseurs, l’émetteur s’engage à rembourser toutes ces nouvelles obligations, excepté la tranche à trente ans, à un prix de 101% si la fusion devrait être annulée d’ici au 3 septembre 2019.
Les obligations sont libellées en coupures de 2.000 dollars. De type senior non-sécurisé, elles font partie des investissements jugés de bonne qualité par Standard & Poor’s, qui leur attribue un rating « BBB ».