Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Donald Trump poursuit sur Twitter (NYSE:TWTR) ses efforts de reconquête de son électorat xénophobe et de séduction des néoconservateurs pro-Clinton en menaçant à mots à peine couverts l’Iran de subir des « conséquences inégalées », sous-entendu le même châtiment que le Japon à la fin de l’été 1945, c’est-à-dire le feu nucléaire en réponse à des propos qualifiés « de déments et de menaces de mort » de Hassan Rohani, selon lequel il ne « ne faut pas tirer les moustaches du tigre » (proverbe chinois).
Comme à quasiment chaque prise de parole (notamment lorsqu’il est question des Etats Unis), les dirigeants iraniens affirment qu’un conflit avec l’Iran serait la « mère de toutes les guerres » et qu’il serait facile pour Téhéran de fermer le détroit d’Ormuz (menace jamais mise à exécution même durant le terrible conflit avec l’Irak de Saddam Hussein, pourtant soutenu par Washington, Londres et Paris).
L’Iran en ligne de mire… avant négociations ?
Cela fait en réalité 40 ans que l’Iran réitère chaque année les mêmes menaces, avec pratiquement le même vocabulaire (comme une sorte d’hymne national)… une vieille tradition qui fait partie de la rhétorique sensée gonfler d’orgueil le peuple iranien, qui a bien d’autres chats à fouetter.
Mais pour des Américains peu au fait de ce qui précède, les menaces de Trump sont parfaitement justifiées et l’apocalypse nucléaire qu’il promet n’est peut-être pas loin : il en a résulté un net redressement du pétrole ce matin (de +1,5% vers 74$ sur le Brent)… et puis quelqu’un a dû s’apercevoir que l’Iran mouline cette même rengaine depuis 40 ans, alors le baril est retombé vers 73,5$, et Wall Street efface ses pertes initiales (de -0,3%).
Soyons optimistes, quand Trump menace d’appuyer sur son gros bouton rouge, c’est que le temps des négociations n’est plus très loin.