Merci Janet !
Wall Street avait le moral dans les chaussettes, les gérants avaient déserté leurs écrans depuis 15 jours…
Certains membres de la Fed (James Lockhart et Charles Evans) s'étaient même récemment exprimés pour considérer qu'avec un objectif de 2% de croissance et une inflation comprise entre +1,7% et +2% (hors énergie), il n'était pas absurde d'envisager une poursuite de la normalisation monétaire ; et plus tôt valait mieux que trop tard.
Une position qui n'était pas du goût de la Bourse américaine, évidemment.
Or, Janet Yellen ne veut surtout pas déplaire à Wall Street. On pouvait donc compter sur elle pour prononcer un discours qui satisfasse les brasseurs d'argent - tout ce qui compte, ce n'est pas d'investir le cash là où c'est nécessaire, mais là où il rapporte le plus, c'est-à-dire sur les actions.
A quand la hausse des taux ?
Tout ce que Wall Street désirait, c'était entendre Janet écarter le scénario d'une hausse de taux dès fin avril, et probablement au-delà du mois de juin. La prochaine hausse de taux se produirait donc au plus tôt au milieu de l'été.
Avec un peu de chance, les conditions ne seront toujours pas réunies en juillet. Cela reporterait la hausse des taux à septembre…
…Mais, à deux mois des élections, la Fed devrait faire preuve de neutralité. Une perspective de hausse des taux… en décembre ? Ah ah.
Janet Yellen justifie les précautions de la Fed par une forme douce de "désalignement des planètes". Je m’explique : croissance modérée, nécessité de réduire l'impact des récentes turbulences (venues de l'extérieur) sur l'économie US, inflation inférieure aux objectifs, etc.
Tout à sa joie de voir le dollar rebaisser, Wall Street ne s'est pas ému d'apprendre que l'arme des taux négatifs n’était plus sur la table. Tout à leur joie également de voir le VIX plonger de -10% sous un plancher de 14, les opérateurs européens ne s'émeuvent pas non plus de la hausse symétrique de l'euro face au billet vert.
Ne cherchez pas la moindre cohérence dans le raisonnement : Janet Yellen veut remettre les marchés en mode "risk on". Tous les bons petits gérants bien disciplinés et bien décérébrés payent sans même se demander quelle hausse des profits les attend au bout du chemin. Et c’est normal… Avec de l'argent gratuit, s'il n'y a pas de profit, les entreprises peuvent acheter les dividendes à crédit !
Je vous laisse visionner ma video du jour pour analyser les conséquences du discours sur les marchés.