- Les actions du secteur technologique ont reculé mercredi à la suite de la publication des résultats d'Alphabet, de Microsoft et d'AMD.
- Malgré les récentes hausses qui ont conduit ces géants de la technologie à des niveaux record, leurs derniers résultats financiers n'ont pas répondu aux attentes élevées du marché.
- Malgré des investissements importants dans l'IA, Microsoft, et surtout Alphabet, n'ont pas encore bénéficié d'un coup de pouce financier comparable à celui de Nvidia (NASDAQ:NVDA).
Les actions technologiques ont chuté mercredi à la suite des résultats décevants de Microsoft (NASDAQ :MSFT), Alphabet (NASDAQ :GOOGL) et Advanced Micro Devices (NASDAQ :AMD), qui n'ont pas démontré les gains significatifs de l'IA anticipés par les investisseurs.
En outre, le marché est dans l'attente de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale, attendue dans la nuit, qui est cruciale pour comprendre le calendrier potentiel d'une réduction très attendue des taux d'intérêt américains.
Cette décision de la Fed devrait influencer le sentiment du marché pour le mois de février, alors que les investisseurs attendent également de nouvelles mesures de Pékin pour stimuler l'économie chinoise et le marché des actions.
Microsoft : des résultats solides face à une barre haute
L'action Microsoft a enregistré une baisse de près de 2 % au début de la journée de mercredi, après la publication des résultats du deuxième trimestre fiscal, qui ont dépassé les attentes des analystes. Cette baisse s'est produite en dépit d'une performance solide, en grande partie due à la projection d'un chiffre d'affaires plus faible pour le prochain trimestre.
Microsoft a déclaré avoir gagné 2,93 dollars par action au cours de son deuxième trimestre fiscal, ce qui est supérieur au consensus des analystes qui était de 2,78 dollars. Le chiffre d'affaires a augmenté de 17,6 % d'une année sur l'autre pour atteindre 62,02 milliards de dollars, soit près d'un milliard de dollars de plus que les prévisions des analystes qui tablaient sur un chiffre d'affaires de 61,12 milliards de dollars pour le deuxième trimestre fiscal. L'entreprise s'attendait à un chiffre d'affaires compris entre 60 et 61 milliards de dollars. Le bénéfice net s'est élevé à 21,87 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux 16,43 milliards de dollars enregistrés au cours de la même période de l'année précédente.
Le chiffre d'affaires a été tiré par une nouvelle surperformance d'Azure, le segment du nuage ayant progressé de 28 % contre 27 % prévus. Le segment Intelligent Cloud de Microsoft a généré un chiffre d'affaires de 25,88 milliards de dollars, en hausse de 20 % par rapport à l'année précédente et supérieur au consensus de 25,29 milliards de dollars.
Dans l'ensemble, le chiffre d'affaires de l'informatique dématérialisée s'est élevé à 33,7 milliards de dollars, soit une hausse de 24 % par rapport à l'année précédente, grâce à "l'excellente performance de nos équipes de vente et de nos partenaires", selon Amy Hood, vice-présidente exécutive et directrice financière de Microsoft.
Lors de la conférence téléphonique sur les résultats, le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a souligné la croissance significative de la base de clients Azure, notant qu'elle comprend maintenant 53 000 clients Azure AI, dont un tiers sont nouveaux dans Azure au cours de l'année écoulée.
En outre, il a mentionné une augmentation des engagements pour Azure, avec plus de clients acceptant de dépenser plus d'un milliard de dollars sur la plateforme.
"Nous sommes passés d'un discours sur l'IA à une application de l'IA à grande échelle. En intégrant l'IA à chaque couche de notre pile technologique, nous gagnons de nouveaux clients et contribuons à générer de nouveaux avantages et des gains de productivité dans tous les secteurs", a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.
L'unité Productivité et processus métier de Microsoft, qui englobe les logiciels de productivité Office, LinkedIn et Dynamics, a enregistré un chiffre d'affaires de 19,25 milliards de dollars. Ce chiffre marque une augmentation de 13 % et dépasse l'estimation consensuelle de 18,99 milliards de dollars.
Le segment More Personal Computing, qui comprend Windows, Surface, Bing et Xbox, a contribué à hauteur de 16,89 milliards de dollars de revenus, soit une hausse annuelle de 19 % et un chiffre légèrement supérieur au consensus.
Alphabet ne tient pas ses promesses en matière d'IA
Alphabet, la société mère de Google, a vu son action chuter de 6 % au début de la journée de mercredi, après que l'entreprise a annoncé des revenus inférieurs aux prévisions pour son activité principale de publicité. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 86,31 milliards de dollars, soit environ 1 milliard de dollars de plus que le consensus. En ce qui concerne le résultat net, Alphabet a déclaré avoir gagné 1,64 $ par action, soit un peu plus que le consensus de 1,59 $.
Dans l'ensemble, le chiffre d'affaires a augmenté de 13 % malgré la faiblesse de l'activité publicitaire. La société a déclaré que ce segment a généré 65,52 milliards de dollars de ventes, soit un peu moins que les 65,94 milliards de dollars attendus. Google Cloud a augmenté de 26 % en glissement annuel pour atteindre 9,19 milliards de dollars de chiffre d'affaires au quatrième trimestre, ce qui est supérieur aux 8,94 milliards de dollars attendus. YouTube a généré 9,2 milliards de dollars, conformément aux attentes des analystes.
Sundar Pichai, PDG, a déclaré : "Nous sommes satisfaits de la force continue de Search et de la contribution croissante de YouTube et de Cloud. Chacun d'entre eux bénéficie déjà de nos investissements et de nos innovations en matière d'IA. Alors que nous entrons dans l'ère Gemini, le meilleur reste à venir."
Les segments de la publicité et de l'informatique en nuage de Google font l'objet d'un examen plus approfondi à la suite des récents rapports sur les résultats. Cette attention intervient alors que l'entreprise s'efforce de dissiper l'idée qu'elle est à la traîne par rapport à ses concurrents dans le domaine de l'intelligence artificielle. Dans le même temps, Google s'efforce de maintenir la croissance de ses activités dans le contexte de l'évolution de la dynamique du marché et des progrès technologiques.
Dans cette optique, Alphabet a fait état de dépenses importantes liées à la réduction de ses effectifs l'année dernière, avec des indemnités de départ et des charges connexes s'élevant à 2,1 milliards de dollars pour 2023. L'entreprise a également supporté des coûts liés à la fermeture de certains de ses bureaux, ce qui a entraîné des charges de 1,2 milliard de dollars pour le trimestre et un total de 1,8 milliard de dollars pour l'année. Tous ces développements ont eu un impact sur les performances de l'entreprise au quatrième trimestre.
Lors de la conférence téléphonique sur les résultats, la directrice financière d'Alphabet, Ruth Porat, a annoncé que les dépenses liées aux indemnités de départ pour le premier trimestre devraient s'élever à environ 700 millions de dollars. Malgré ces charges importantes, le bénéfice net d'Alphabet a bondi de 52 % au quatrième trimestre pour atteindre 20,7 milliards de dollars. La marge d'exploitation de l'entreprise s'est également améliorée, passant de 24 % à 27 %.
M. Pichai a déclaré lors de la conférence téléphonique que les recettes annuelles de l'entreprise provenant des abonnements ont atteint 15 milliards de dollars, ce qui représente une multiplication par cinq au cours de la même période. Cette forte croissance inclut les revenus de services tels que YouTube TV, un bouquet de chaînes câblées en ligne, et Google One, qui offre des solutions de stockage en nuage aux consommateurs.
***