L’obligation émise il y a quelques jours par la Grèce se traite à un niveau proche de son prix d’émission dans les premiers échanges sur le marché secondaire. Il y a moyen de l’acheter à 99,81% du nominal (rendement de 2,03%) contre 99,92% lors du placement.
Cette nouvelle souche obligataire d’une durée de sept ans est notée "BB-" dans la catégorie "High Yield" chez Standard & Poor’s. Elle a permis à Athènes d’emprunter 2 milliards d’euros, des fonds qui serviront à assurer les besoins accrus de trésorerie générés par la pandémie de Covid-19.
L’opération consolide un peu plus le retour de la Grèce comme émetteur régulier sur le marché obligataire. Pour preuve, le carnet d’ordres a été bouclé sur une demande de 5,9 milliards d’euros ventilée sur 128 participants, ont souligné les autorités grecques dans un communiqué. La prime de rendement a été en conséquence réduite à 220 points de base (2,2%) de plus que le taux midswap (un taux interbancaire de référence)
C’est la deuxième opération réalisée par la Grèce en 2020, après la levée de dette de 2,5 milliards d’euros (à rembourser au plus tard en 2035) bouclée en janvier.
La Grèce a vu ses taux d’emprunts fondre ces dernières années, aidée notamment par le plan de sauvetage du pays et la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale européenne (BCE). Bonne nouvelle supplémentaire: la BCE accepte depuis peu les obligations de l’État grec comme collatéral. En clair: les banques grecques, détentrices d’une part importante de la dette du pays, peuvent désormais déposer ces titres auprès du guichet de la Banque centrale européenne en échange de liquidités et réinvestir celles-ci dans l’économie (via des prêts à la clientèle par exemple).
"Nous nous félicitons de la décision de la BCE d'accepter les obligations d'État grecques en garantie dans l'Eurosystème, une mesure qui renforcera encore la liquidité de l'économie", a déclaré sur Twitter (NYSE:TWTR) le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis.