Le marché des changes dans l'attente des minutes du FOMC (par Arnaud Masset)
Le dollar se tient sur la défensive depuis la dernière réunion du FOMC, la Réserve fédérale s'étant montrée nettement plus accommodante que le marché ne l'avait anticipé. Par conséquent, le billet vert a subi une forte pression vendeuse et l'indice dollar, qui mesure la performance du dollar face à un panier de devises, a chuté de 2.50% à 95.60. Deux semaines plus tard, Janet Yellen a encore enfoncé le clou par la prudence de ses commentaires sur l'économie américaine lors de son discours devant le Club économique de New York. Dans la foulée, l'USD est tombé à un plus bas de 5 mois. Les minutes de la réunion tenue les 15 et 16 mars attendues ce mercredi devraient, bien sûr, être dovish. D'après nous, elles n'entraîneront pas une baisse du billet vert, car l'extrême prudence de Mme Yellen a déjà souligné les craintes de la banque centrale concernant l'économie mondiale, mais elles alimenteront probablement les pressions. Le marché paraît avoir écarté la probabilité d'une hausse des taux au premier semestre et les rendements des Treasuries US ne cessent de reculer. Pour l'instant, l'EUR/USD se stabilise entre 1.1335 and 1.1438, les cambistes attendant les minutes. Le marché des changes devrait rester calme aujourd'hui, mais préparez-vous à des mouvements vers la fin de la séance américaine.
Allemagne : consolidation de la production industrielle (par Yann Quelenn)
Après avoir enregistré son bond le plus important en six ans à +3.3% m/m en février, la production industrielle allemande ne s'est pas effondrée, contrairement aux attentes du marché qui tablaient sur une lecture extrêmement faible. D'après les chiffres publiés ce matin, elle s'est établie à -0.5% m/m en mars. La demande intérieure aide manifestement l'économie du pays, puisque la baisse générale de la demande mondiale accentue les pressions baissières sur les exportations. L'Allemagne se démène pour remonter la pente. Elle est l'une des rares nations, si ce n'est la seule, à afficher une dette soutenable, dont le service n'est pas aussi lourd que pour d'autres pays européens et ne représente que 71.70% du PIB.
Toutefois, si ses autres fondamentaux soient sur la bonne voie, l'inflation se situe actuellement sous 0%sans montrer de signe de hausse. Et il semble que Wolfgang Schäuble tienne la Banque centrale européenne pour responsable de cette situation. Le ministre des Finances estime en effet que seuls les autres pays européens profitent de la politique monétaire actuelle. De notre point de vue, la monnaie unique est toujours en jeu, et vu les problèmes de dettes et de souveraineté, l'Allemagne a le sentiment de payer la note pour les autres. Si la récession est loin d'être terminée en Europe, un bref coup d'œil à la dette et aux revenus suffit à convaincre quiconque que la compétitivité de l'Allemagne est limitée par ses voisins. Petite question : y a-t-il un Suisse dans la salle déçu de ne pas faire partie de la zone euro… ? Non.
EUR/GBP - Ready To Set Two Year-Highs.
EURUSD La paire EUR/USD se trouve sous la barre des 1,1400. Elle peut rencontrer une résistance horaire à 1,1438 (plus haut du 01/04/2016), alors qu'un support horaire est assuré par la barre des 1,1144 (plus bas du 24/03/2016). Un support plus solide se situe à 1,1058 (plus bas du 16/03/2016). La paire devrait s'attaquer à nouveau à la barre des 1,1400. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier aussi longtemps que la résistance des 1,1746 tiendra bon. La résistance clé située autour de 1,1453 (plus haut du range) et de 1,1640 (plus bas du 11/11/2005) plafonnera probablement toute appréciation des cours. La détérioration technique actuelle implique une baisse progressive vers le support des 1,0504 (plus bas du 21/03/2003).
GBPUSD L'élan à court terme affiché par la paire GBP/USD se renforce. Une résistance horaire se trouve à 1,4591 (plus haut du 05/02/2016), alors que la paire peut rencontrer un support horaire à 1,4171 (plus bas du 04/01/2016). Une cassure de la résistance plus solide des 1,4668 (04/02/2016) est toutefois nécessaire pour afficher un retournement de l'élan à moyen terme. La paire devrait se rapprocher davantage du support horaire des 1,4033 (plus bas du 03/03/2016). La structure technique à long terme est négative et favorisera une accentuation de la baisse vers le support clé des 1,3503 (plus bas du 23/01/2009), tant que les cours restent au-dessous de la résistance des 1,5340/64 (plus bas du 04/11/2015, voir aussi la moyenne mobile quotidienne à 200 jours). Cependant, les conditions générales de survente et la récente reprise de l'intérêt acheteur ouvrent la voie à un rebond.
USDJPY L'élan à moyen terme affiché par la paire USD/JPY est négatif. La paire a quitté la fourchette au sein de laquelle elle était installée au cours des deux derniers mois. À court terme, les pressions vendeuses ne cessent de se renforcer. Un support horaire peut se situer à 109,96 (plus bas du 03/05/2016). Une résistance horaire se situe à 113,80 (plus haut du 29/03/2015), alors qu'une résistance horaire se trouve à 114,91 (plus haut du 16/02/2016). La paire devrait s'affaiblir davantage. Nous privilégions un biais baissier à long terme. La paire vise le support des 105,23 (plus bas du 15/10/2014). Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble actuellement peu probable. La paire peut rencontrer un autre support clé à 105,23 (plus bas du 15/10/2014).
USDCHF La paire USD/CHF s'est affaiblie au cours du mois écoulé, ce qui confirme le renforcement des pressions vendeuses. Pourtant, la paire évolue actuellement en dents de scie. Elle peut rencontrer un support horaire à 0,9547 (plus bas du 05/04/2016), alors qu'une résistance horaire se situe à 0,9788 (plus haut du 25/03/2016). Une résistance plus solide peut se situer à 0,9913 (plus haut du 16/03/2016). La paire devrait afficher un mouvement de baisse supplémentaire. À long terme, la paire affiche des sommets depuis mi-2015. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise un biais haussier à long terme.