Le géant du streaming Netflix (NASDAQ:NFLX) a créé la surprise à Wall Street, à l’occasion de ses résultats trimestriels, en publiant une croissance bien inférieure aux attentes du nombre de ses abonnés. L’action a plongé de 11%. La réaction des créanciers obligataires a été plus mesurée.
Plus que la perte du nombre d’abonnés, la mauvaise surprise réside dans l’amplitude du ralentissement, soulignent les analystes de SpreadResearch. Au cours de 13 derniers trimestres, Netflix a manqué le consensus à trois reprises à ce niveau, mais à chaque fois avec une ampleur moindre, précise SpreadResearch. Cette fois, entre avril et juin, le groupe américain a gagné 2,7 millions de nouveaux abonnés (chiffres nets), presque deux fois moins que les 5,05 millions anticipés par le consensus IBES de Refinitiv et 5 millions espérés par la compagnie.
Netflix impute ces chiffres aux augmentations tarifaires et à la faiblesse de la programmation.
Reprise au troisième trimestre
Pour les analystes SpreadResearch, cela ne remet pas en cause le business model et les opportunités de croissance restent intactes, précisent-ils. Tout comme le management de Netflix, ils s’attendent à une reprise au troisième trimestre, « grâce à une solide programmation (Casa de Papel, Stranger Things, Orange is the New Black…) et un statu quo tarifaire ». Les consommateurs à travers le monde abandonnent la télévision traditionnelle au profit de contenus diffusés par internet à un rythme remarquable, précise Netflix dans son communiqué. Les deux premières semaines du troisième trimestre ont été solides, mais au cours des 12 prochains mois, Disney, Apple (NASDAQ:AAPL), WarneMedia et NBCU rivaliseront avec Amazon (NASDAQ:AMZN), BBC, YouTube et Netflix, renforçant la compétition pour gagner des parts de marché, a ajouté Netflix.
Sur le plan financier, le chiffre d’affaires a bondi de 26% (en glissement annuel) à 4,92 milliards d’euros, restant sur un rythme soutenu (+22,2% au premier trimestre, +27,4% au dernier trimestre de 2018…). La marge opérationnelle a bien progressé à 14,3% (11,8% il y a un an), grâce aux augmentations tarifaires. Netflix anticipe 16% au troisième trimestre.
Consommation de trésorerie
Sans surprise, la consommation de trésorerie s’est poursuivie : 594 millions de dollars au deuxième trimestre contre 559 millions il y a un an. Elle devrait totaliser 3,5 milliards en 2019, mais une amélioration est attendue par Netflix à partir de 2020. « Pendant ce temps, notre plan est de faire appel au marché obligataire high yield pour financer nos investissements », conclut Netflix.
S’il devait solliciter les investisseurs, Netflix devrait offrir un coupon de l’ordre de 5%, s’il souhaite emprunter sur l’échéance 2028. En légère baisse depuis la publication des résultats, l’obligation Netflix 4,875% 15/04/2028 s’échange à 98,85% du nominal, correspondant à un rendement de 5,04%. Libellée par coupure de 2.000 dollars, elle est notée BB- chez Standard & Poor’s.