Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
C’est ma dernière analyse avant la pause estivale alors j’ai décidé de la placer sous le signe de l’optimisme, des paillettes, des confettis et du champagne grand cru millésimé 2008 (une année boursière cataclysmique… mais une apothéose pour le vignoble champenois). Nous assistons à un nouveau carton plein de records absolus à Wall Street avec une Dow Jones à 21 740 points, un S&P500 à 2 482, un Nasdaq à 6 440 et un Russel 2000 à 1 450. Mais cette litanie de records qui s’enchaînent depuis 9 mois est devenue carrément banale à force d’être répétitive… alors, il faut couronner cette série d’une bonne pincée « d’exceptionnel ». Nous le trouverons du côté du VIX qui s’inscrit sous les 9,40 ce 27 juillet après avoir établi son plus bas score de l’histoire à 8,84 : du jamais vu depuis 1990.
Mais il y a plus exceptionnel, encore : le VIX va réaliser la plus longue série de clôture sous le seuil technique et psychologique des 10 puisque la séance d’hier marquait la dixième clôture d’affilée sous les 10, comme vous le voyez sur le graphique ci-dessous.
Jamais, au cours des 25 dernières années d’histoire des marchés, les opérateurs n’avaient manifesté un tel appétit effréné – et durable – pour le « risque pur ». Un risque désamorcé par les banques centrales qui assurent les arrières depuis mars 2009 et juillet 2012 et qui subit, en cet été 2017, un véritable passage au laminoir… Mais le tableau ne serait pas complet sans l’envolée du pétrole de +7,5% en 48 heures. Le WTI a connu sa plus forte hausse de l’année en une seule séance (le 25 juillet) et s’ouvre la voie pour revenir tester la résistance oblique baissière en place depuis la fin février.
La hausse de l’or noir pourrait avoir de surcroît un effet reflationniste qui tombe bien puisque le rally de l’euro jusque vers 1,17 dollar ravivait symétriquement la crainte du retour des pressions déflationnistes en Europe. Mais ni le Dow Jones, ni le S&P n’auraient pu battre de nouveaux records ce 26 juillet sans l’appui de Boeing (NYSE:BA) qui nous gratifie d’une envolée de +8,5% à 230$ (ce qui rajoute 100 points au DJIA et 3 points au S&P500. Le premier avionneur mondial relève ses objectifs de vente et de marge pour 2017 : avec les +8,5% consécutifs à la publication de ses trimestriels, le titre affiche +48% depuis le 1er janvier et +70% depuis un an ! Un parcours comparable à celui de certaines GAFA !
Résumons la situation. Nous avons donc des indices boursiers qui évoluent dans la stratosphère et un VIX sous les 10. Tout le monde semble contempler la galaxie du même côté du vaisseau spatial. Mais attention, si les opérateurs ont tous des étoiles dans les yeux, ils feraient mieux de garder les pieds au sec… car pour l’instant, ils lévitent au-dessus d’un océan de dettes ! Alors bonnes vacances à tous mais un bon conseil : ne faites pas comme ceux qui nous disent que si le VIX est bas et la couverture si peu chère, c’est parce qu’elle est inutile et qu’il ne se passera rien. C’est d’ailleurs tout l’objet de la prochaine stratégie de ma lettre à paraître demain soir : avec Gilles nous avons mis en place quelques couvertures et un trade sur un actif qui devrait s’envoler au moindre rafraichissement des marchés. (commandez ma lettre + recevez mon livre ici)