Les investisseurs maintiennent le spécialiste du zinc sous haute pression tant à la bouse que sur le marché obligataire.
L’action abandonnait encore 8% en début d'après-midi, portant sa baisse à plus de 30% depuis jeudi dernier, moment choisi par la direction de l'entreprise pour indiquer qu'elle étudiait la possibilité de faire appel au marché de la dette ou des capitaux.
Il y a un an a peine, Nyrstar avait déjà bouclé une vaste opération de refinancement de 600 millions d'euros, impliquant notamment une émission obligataire sensée pérenniser sa structure financière jusqu'en 2019.
Mais l'effondrement des cours du zinc est venu rebattre les cartes et menace la solvabilité du groupe, qui doit faire face à une dette de 871 millions d’euros.
Selon Filip De Pauw, analyste chez ING (AS:ING), l’augmentation de capital, la troisième en cinq ans, pourrait atteindre un montant de 150 millions d’euros à un prix unitaire de 1,25 euro l’action, contre un cours actuel de 1,43 euros et de 2,08 euros mercredi passé.
En parallèle, la direction de Nyrstar tablerait sur de nouvelles réductions des coûts et des investissements. La fermeture de certaines mines serait également au menu. En outre, les trois mines péruviennes sont à vendre, celles de Myra Falls au Canada et de Campo Morado au Mexique pourraient aussi être cédées.
Ce midi, on apprenait par ailleurs que la Commission européenne était en train de considérer si la position de Trafigura, principal actionnaire de Nyrstar à hauteur de 20,02%, engendrait de facto une prise de contrôle par le courtier néerlandais en vertu de la régulation européenne sur les fusions. Spécialisé dans les matières premières, Trafigura avait augmenté début septembre sa participation dans le capital du producteur de zinc, confortant sa position d'actionnaire principal. Le groupe néerlandais avait précisé à cette occasion qu’il n'envisageait toujours pas de prendre totalement le contrôle de Nyrstar. La Commission européenne devrait communiquer sa décision le 1er décembre.
Plus de 15% de rendement pour l'obligation 2019
Si l’action a perdu près d'un tiers de sa valeur en moins d’une semaine, les différentes obligations ont également décroché sur le marché secondaire. L’obligation remboursable au mois de mai 2016 affiche un rendement annuel jusqu’à l’échéance supérieur à 17%, sur base d’un cours de 94% du nominal.
L’obligation (8,50% - 2019) est achetable à un cours 81% du nominal et affiche un rendement annuel supérieur à 15% (coupure de 100.000 euros, rating B- chez Standard & Poor's).
Dans un communiqué publié le 22 octobre, Nyrstar a confirmé qu’il rembourserait en intégralité ses échéances obligataires.