Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Si vous êtes abonné à l’un ou l’autre de nos services, vous connaissez sans doute notre lettre Inside Agora (pour vous abonner et ainsi obtenir chaque jour un condensé de l’actualité financière et économique à lire en cinq minutes chrono, cliquez ici). Le 4 janvier dernier, à l’occasion de notre première grand-messe annuelle, nous échangions avec mes confrères sur nos grandes idées pour cette nouvelle année. A cette occasion, j’évoquais mes perspectives haussières sur les minières.
Un mois et demi plus tard, l’or a poursuivi sa progression, au même titre que les minières aurifères, lesquelles montrent des signaux haussiers engageants (le cercle noir ci-dessous).
Une corrélation peu commune
Mais, fait marquant, la hausse de la relique barbare est allée de pair avec celle de Wall Street et du S&P 500, ce qui du point de vue historique est une configuration rare. En effet, d’ordinaire, quand les indices boursiers montent, c’est souvent parce que l’argent qui sort de l’obligataire refuge américain (TNote/TBond) se reporte sur les actifs à risque.
Par ailleurs, le métal précieux, qui ne procure pas de rendement, voit souvent sa valeur refuge mise en comparaison avec le marché obligataire américain. Et avec des obligations américaines à dix ans qui pour leur part rapportent près de 2,5%, difficile dans le même temps de faire valoir l’intérêt d’un actif qui ne rapporte rien…
Sauf que la donne est différente en ce début d’année, où pour le coup le cours des obligations américaines a consolidé voire corrigé depuis la fin décembre (dans le sillage inverse de la reprise des indices boursiers), tandis que le soutien des banques centrales ainsi que le rôle de refuge de l’or (en cas de rechute de Wall Street) ont poussé les cours proches des 1 350$ cette semaine.
Un breakout haussier de l’or est plausible
Hier soir, les « Minutes » de la FED sont néanmoins venues tempérer l’euphorie ambiante et si une phase de consolidation/apparaît désormais probable à court terme, les suites de ladite phase n’en demeureront pas moins importantes à suivre. Car grosso modo, si les cours devaient lambiner autour des 1 300$ dans les semaines à venir, cela ne ferait que renforcer les probabilités d’un breakout haussier à suivre en franchissement d’une zone de résistance de moyen terme toujours active (visible en bleu clair + flèches rouges ci-après).
Pour faire le parallèle (sur une autre échelle de temps toutefois), ce serait un peu comme pour le bitcoin il y a une semaine jour pour jour, avec une poussée haussière qui a effectivement commencé à se concrétiser cette semaine…
Difficile de prédire si une rechute de Wall Street pourrait être à l’origine de ce breakout, mais après huit semaines de hausse quasi-linéaire, les probabilités d’une correction des actifs à risque ne m’ont jamais paru aussi élevées…