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Wall Street a terminé la séance hier sur une note négative. Les investisseurs ont été surpris par les propos de la FED et de son Président Ben Bernanke. En effet, à l’issue de sa réunion de politique monétaire, la FED s’est montrée beaucoup moins enthousiaste quant à son programme de rachat d’obligations. Plus précisément, une partie des membres du comité envisagerait de mettre un terme aux politiques de Quantitative Easing bien avant la fin de l’année 2013 jetant ainsi un froid sur les marchés. Cette annonce a donc créé la surprise d’autant plus si l’on se rappelle des propos tenus par le Président Ben Bernanke lors de sa dernière intervention. Le marché tablait sur un maintien des politiques accommodantes (rachat d’actifs) jusqu’à 2014-2015. Pour rappel, lors de la dernière réunion, la FED tenait des propos contradictoires confirmant la mise en place de rachats de titres adossés à des créances immobilières et d’obligations d’état à hauteur de 85 milliards de dollars par mois et ce, pour une durée illimitée. Alors que ces politiques devaient aider à inverser la courbe du chômage et à stimuler l’économie américaine, il semble que les bienfaits de ces mesures aient été remis en question par les membres de la FED. Ainsi, selon certains, un rachat de titres en continu pourrait avoir des conséquences incertaines. De plus, il semble que le gonflement du bilan de la FED soit au cœur de ce débat, ce dernier devrait croître pour atteindre plus de 4 mille milliards de dollars.
D’une manière plus générale, la FED semble se poser des questions sur la pertinence d’un Quantitative Easing poussé à l’extrême et cherche par là-même à se laisser plus de marge de manœuvre, à avoir plus de flexibilité dans ses choix de politique monétaire. Avant le FOMC, les marchés marquaient déjà une pause suite aux gains importants enregistrés la veille. La publication de l’enquête ADP avec un chiffre au-dessus du consensus avait permis au marché de se maintenir à l’équilibre en début de journée. A noter que sera publié aujourd’hui le rapport sur l’emploi américain. La publication de ce chiffre revêt toute son importance surtout après les propos de la FED hier.
Dans ce contexte, le Dow Jones perdait 0,16% à 13 391,36 points. De son côté, le Nasdaq à dominante technologique reculait de 0,38% à 3 100,57 points. Enfin, le S&P 500 lâchait 0,21% à 1 459,37 points. Côté asiatique, le Nikkei gagnait 2,82% à 10 688,11 points, réagissant après plusieurs jours de clôture à l’accord sur le budget américain. A noter également que l’affaiblissement du yen profite aux valeurs exportatrices qui ont bien performé.
Forex:
Sur le marché des changes, l’euro est en légère baisse face à sa principale devise de contrepartie. La paire EURUSD est montée jusqu’à 1.3140 cette nuit avant de consolider au-dessus de 1.3100. Les premiers supports majeurs sont 1.3088 puis 1.3051. Les cambistes vont se concentrer cette semaine sur les différents discours des responsables de la FED ainsi que la BCE jeudi. Des annonces positives aux Etats-Unis pourraient propulser le dollar car menaceraient le quantitative easing à terme. Dans ce contexte, l’EURUSD est stable à $1,3115.
Ailleurs en Europe, la paire GBPUSD est en recul de 0.17% à $1.6086 alors que l’EURCHF est à l’équilibre à 1.2088 Franc Suisse. Programme toujours aussi calme au niveau des publications de statistiques macro-économique. A suivre ce soir le discours du président de la Fed de Richmond, Jeffrey Lacker (15h heure locale). Du côté asiatique, la paire EURJPY est en baisse de 0.40% à 114.68 yens alors que la paire USDJPY affiche un repli de 0.39% à 87.42 yens. L’AUDUSD est en recul de 0.29% à 1.0476 USD après que l’Australie ait publié le plus fort déficit commercial depuis 4 ans.
Matières premières:
Le baril de pétrole se traite actuellement sur ses plus hauts depuis novembre 2012, mais marque une légère pause depuis le début de la séance asiatique. Le baril de WTI enregistre donc ce matin une baisse de 0.3% à 92.98 $ le baril, un repli entamé après avoir touché le niveau des 93.3 $, une résistance technique bien marquée depuis le début de l’année. Cette résistance technique est aussi liée à une volonté des traders en énergie de ne pas prendre de positions trop importantes avant un rapport du gouvernement américain, qui devrait montrer une augmentation des capacités d’utilisation des raffineries (+0.2% à 90.6% par rapport à la semaine passée), tout comme l’augmentation des stocks. Le brent de la Mer du Nord est lui aussi en phase de correction ce matin de 0.4% à 111.2 $ le baril, après avoir touché 111.60 $ à la clôture américain la veille.
L’or entame la séance à l’équilibre à 1648.4 $ l’once, mais reste en baisse depuis le début de l’année. Certains analystes des grandes banques anglo-saxonnes ou américaines ont revu récemment leurs objectifs de cours en baisse. Les anticipations de ralentissement des mesures quantitatives de soutien à l’économie aux Etats-Unis rendent l’or moins attractif avec l’appréciation du dollar. Toutefois, la baisse des prix du métal jaune et les taux d’intérêts bas, rendent l’or encore attractif sur le marché physique. L’once d’argent est aussi dans le rouge (-0.2%) mais parvient à se stabiliser au-dessus des 30$ l’once (30.11$). Le platinum reste stable à 1554.4 $ l’once.