Les Etats-Unis et le Venezuela ont cessé toutes relations diplomatiques hier, ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les cours du pétrole.
Après qu’il se soit autoproclamé président, l’administration Trump a en effet déclaré reconnaitre le leader de l’opposition Juan Guaido comme président par interim, ce qui n’a pas plu au leader socialiste sortant Nicolas Maduro, qui a donné 72 heures aux diplomates américains pour quitter le pays.
Certains responsables politiques US pousseraient même le président Trump à inscrire le pays sur la liste des nations qui financent le terrorisme, avec à la clé des sanctions diverses aux conséquences économiques potentiellement désastreuses.
Pour l’instant, le marché s’inquiète surtout de potentielles sanctions concernant le commerce de pétrole, ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur le marché de l’Or noir, puisque le Venezuela dépend des importations de pétrole léger en provenance des USA, tandis que les raffineries US achètent massivement le brut lourd Venezuelien.
L’administration Trump a déjà imposé des sanctions au Venezuela mais a jusqu’à présent refusé de bloquer les importations de brut vers les États-Unis. Il a également retardé le blocage des exportations de diluants d’origine américaine, ce dont le Venezuela a besoin pour diluer son pétrole lourd.
Les législateurs républicains représentant les États de la côte du Golfe où les raffineries transforment du brut lourd en carburant se sont en effet vivement opposés à ces sanctions.
En ce qui concerne le Venezuela, perdre l’accès aux diluants américains obligerait le pays à s’approvisionner ailleurs, ce qui pourrait éventuellement nécessiter des transactions en espèces, une ressource rare au Venezuela. Or, si le pays n’a pas accès à ces diluants, il ne peut pas exporter son pétrole brut, exportations dont dépendent toute l'écnomie vénézuelienne…
Un potentiel casse-tête pour l'OPEP
Mais des sanctions US envers le Venezuela pourraient également avoir des conséquences sur les relations entre l’OPEP et les Etats-Unis.
En effet, le Venezuela occupe la présidence tournante du groupe cette année, ce qui signifie que le ministre du pétrole Manuel Quevedo, est le président en exercice de l’OPEP pour 2019.
On comprend donc bien à quel point la fin des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et le Vénézuela pourrait se révéler être un véritable casse-tête pour l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole...
Retrouvez les actualités et analyses Investing.com France sur Facebook-Investingcomfrance, Twitter-InvestingFrance et Telegram-Investingfr.