Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Nous sommes sans doute assez nombreux à observer avec incrédulité le graphique boursier de Pfizer (NYSE:PFE) et à nous poser la question: comment, après deux annonces tonitruantes qui ont fait grimper de 10 à 20% pas moins de 90% des sociétés du S&P500, du Dow Jones et du CAC40, l’action du géant pharmaceutique américain peut-elle se retrouver en baisse par rapport au dernier cours affiché avant son annonce choc du 9 novembre dernier, selon laquelle il a mis au point un vaccin contre le Covid-19 « efficace à 90% » ?
Moderna a certes surenchéri lundi dernier, évoquant de son côté un vaccin « efficace à 94,5% », mais tout de même ! L’action Pfizer a clôturé hier à 36,2 $, contre 36,4 $ le 5 novembre dernier. Elle s’est même piteusement enfoncée sous les 36$ avant-hier, parvenant tout juste à échapper à un nouveau test du plancher des 35,65 $ du 10 septembre (et a fortiori de celui des 35,25$ des 25 et 26 octobre) à la faveur d’un rebond de 0,7% hier.
Une hausse néanmoins dérisoire sachant que le groupe a revendiqué un taux d’efficacité sans précédent pour un vaccin expérimental et déposé une demande d’approbation accélérée de la part de la FDA (Food and Drug Administration), laquelle statuera dès la mi-décembre.
Un PDG chanceux
Etrange scénario dans lequel tout le monde (ou presque) fait mine de croire au vaccin… mais où personne ne croit en Pfizer ! Il en résulte une insolite stagnation au sein d’un canal compris entre 35,3 et 39,3$ depuis le 15 juillet dernier.
Car oui, le titre demeure « englué » sous les 39,3$, exception faite d’une brève incursion en direction des 41,9$ ce fameux 9 novembre, juste le temps pour son PDG, Albert Bourla, de vendre ses titres au plus haut depuis le 29 juillet 2019, à 1 cent près… Rien d’anormal cependant puisque la limite de vente avait été fixée le 9 août dernier et qu’il ne manquait que 14 cents à l’ouverture.
Notons tout de même que M. Bourla a eu de la chance que l’annonce du vaccin miracle ne tombe pas le 4 novembre (au lendemain des élections américaines). Auquel cas, il aurait en effet vendu ses titres sans pouvoir toucher le dividende de 0,38$ détaché le lendemain et payable le 1erdécembre.
Multiplié par 132 000 titres, cela fait 50 000$, ce qui est suffisant pour acquérir une Tesla (NASDAQ:TSLA) Model S pour Noël.