Picard, le distributeur français de produits surgelés, a publié ses résultats pour le 1er trimestre, décalé à fin juin. Des chiffres certes rassurants, mais l'endettement très élevé laisse peu de marges de manoeuvre en cas de mauvaises performances dans le futur.
Le chiffre d'affaires et les résultats sont en croissance par rapport à l'exercice précédent décevant. Les ventes du premier trimestre ont augmenté mais les promotions ont érodé la marge brute. Le résultat opérationnel avant impôts est en hausse de 6 %, s’il l’on exclut une récupération fiscale et l’impact d'une nouvelle norme de comptabilisation des loyers.
Selon le bureau d’analyse de crédit Spread Research, ces résultats sont encourageants, mais l’effet de levier de la société à 7,6x, pèse sur la rentabilité et la croissance à long terme. D’autant que Picard a aussi versé un dividende de € 13 millions à ses actionnaires, ce qui est considéré comme un signal négatif même si le montant est faible.
La trésorerie libre générée lors des 12 derniers mois est plutôt limitée, mais Spread Research estime qu’elle va progresser dans les années à venir, à 5 % de son endettement net.
Un désendettement d'environ 0,4x par an reste le scénario du bureau d’analyse, à condition de maintenir la croissance des ventes, une marge opérationnelle stable et une trésorerie suffisante. Mais dans les faits, il semble se passer plus lentement ce qui laisse peu de flexibilité en cas de sous-performances éventuelles.
Par conséquent, Spread Research estime que tant l’obligation sécuriée à taux flottant et à échéance en 2023 et que l’obligation au coupon de 5,5% et à échéance en 2024 car elles ont peu de perspectives de progression. D’autant que, selon le bureau d’analyse, même en cas d'amélioration de la performance de la société, et de désendettement plus rapide que prévu, un nouveau dividende aux actionnaires serait versé aux actionnaires.