La réunion de la BCE aura lieu demain jeudi 13 septembre, avec l’annonce des taux à 13h45 et la conférence de presse de Mario Draghi à partir de 14h30.
Aucune décision de politique monétaire n’est anticipée, mais cette réunion restera importante, puisque la BCE publiera à cette occasion la première mise à jour de ses prévisions économiques depuis le mois de juin.
Lors de ses prévisions de juin, la BCE anticipait une croissance du PIB de la Zone Euro de 2.1% pour 2018, avant 1.9% en 2019, et 1.8% en 2020.
Des rumeurs de révisions en baisse des prévisions de croissance
Or, selon des informations de Bloomberg, la BCE va annoncer une révision baissière de ses prévisions de croissance.
Bloomberg précise que la BCE devrait avancer que cette révision baissière est due à une détérioration de la demande globale, et devrait également préciser que les risques baissiers sur la croissance augmentent.
Les prévisions d’inflation devraient rester quant à elles inchangées, ce qui ne constitue pas réellement une bonne nouvelle, l’inflation restant encore à bonne distance des objectifs du mandat de la BCE.
L’abaissement de ces prévisions, qui laissent déjà voir une anticipation de ralentissement de la croissance au cours des prochaines années, pourrait faire reculer encore davantage les anticipations du marché en ce qui concerne le timing de la première hausse des taux de la BCE, pour l'instant anticipé majoritaire pour septembre 2019.
Draghi n’a aucune raison de se montrer hawkish
Draghi est connu pour ses positions dovish. Si on ajoute à cela le fait que la BCE devrait abaisser ses prévisions de croissance, il est difficile d’imaginer comment le patron de la BCE pourrait surprendre de façon hawkish.
Il faut par ailleurs noter que cette réunion de la BCE intervient peu avant l’entrée en vigueur de la réduction du QE, et Draghi pourrait vouloir « compenser » avec une position dovish, par exemple en rappelant la conditionnalité de la première hausse des taux de la BCE. Il rappellera sans doute également qu’il se passera encore au moins un an avant que les taux soient relevés, si ce n’est plus.
La guerre commerciale, la crise en Turquie ou l’incertitude en Italie sont également des raisons de nature à justifier une position prudente de la part du patron de la BCE.
Enfin, il est intéressant de relever que la paire EUR/USD a chuté sur toutes les journées de réunion de la BCE depuis le début de l’année 2018.
Les anticipations des banques
En ce qui concerne les prévisions des banques, on peut relever que Barclays (LON:BARC) pense qu’une légère révision baissière des prévisions de croissance 2018 est possible, mais anticipe des prévisions 2019 et 2020 inchangées. La banque n’exclut pas non plus une révision de +/- 0.1% des prévisions d’inflation.
De son côté, Morgan Stanley (NYSE:MS) rappelle qu’elle ne s’attend pas à une hausse des taux avant octobre 2019, où elle anticipe que le taux de dépôt sera ramené à -0.25% contre -0.50% actuellement.
Danske Bank pense quant à elle que les prévisions de la BCE seront marginalement révisées en baisse en ce qui concerne l’inflation Core et l’inflation générale.
Enfin, l’impact devrait se révéler limité sur l’Euro pour TDS, qui anticipe des prévisions de croissance inchangées.
Conclusion
Aucune annonce importante n’est prévue, mais la BCE pourrait vraisemblablement réviser en baisse ses prévisions de croissance, et le message de Mario Draghi a de bonnes chances de se révéler globalement dovish.
Toutefois, avec les informations dévoilées par Bloomberg aujourd’hui, la révision baissière des prévisions de croissance est sans doute déjà intégrée aux cours. Cela suggère qu’une confirmation de ces attentes n’aurait pas une grande influence baissière sur l'Euro. Mais cela suggère également que la barre n’est pas très haute pour que le marché soit positivement surpris, par exemple si les prévisions de la BCE restent finalement inchangées.