L’investisseur qui aurait placé son épargne dans des obligations de bonne qualité (investment grade) aura fait plus que limiter la casse en 2018. Une petite prouesse au vu des remous qui ont agité les marchés financiers. De quoi l’encourager à renforcer sa position à l’entame d’une année nouvelle déjà marquée du sceau de la volatilité?
Comparativement à la déroute des marchés actions, illustrée par un repli de près de 15 % pour l’indice EuroStoxx50, de 13% pour l'indice large des valeurs européennes le STOXX600 ou à celle du marché des obligations spéculatives, le marché obligataire de bonne qualité fait preuve d’une grande résilience.
En atteste par exemple la performance du segment de la dette d’entreprises de bonne qualité en euro, lequel a clôturé l’année écoulée sur une baisse de l’ordre du pourcent, soit sans commune mesure avec la débacle qu'on connu les autres classes d’actifs.
Pour mémoire, les obligations notées dans la catégorie « investment grade » relèvent d’émetteurs dont la solidité financière et la capacité à honorer les échéances de dettes sont considérées comme solides par les agences de notation.
En d’autres termes, un placement plus "sûr", même si naturellement, le cours de ces obligations peut être amené, comme toute autre, à varier au fil des années.
Comment les reconnaître ? Par leur rating, supérieur ou égal à « BBB- » chez Standard & Poor’s.
Engouement véritable pour ces obligations
C'est essentiellement en fin d’année, au plus fort d'une correction boursière alimentée par les doutes sur la croissance mondiale, qu'on a pu observer un intérêt significatif pour ce type d’obligations, les investisseurs souhaitant manifestement protéger leur épargne et se tourner vers des placements considérés comme « valeur refuge ».
Preuve à l’appui, il ressort d’une étude réalisée par la Bank of America (NYSE:BAC) Merrill Lynch que durant les deux premières semaines de décembre, les obligations de bonne qualité ont bénéficié d'une rotation mensuelle sans précédent depuis 2001.
Selon la banque, l’allocation obligataire à l'échelle mondiale aurait ainsi augmenté de 23 à 35% au sein des portefeuilles en décembre.
Un tel mouvement des actions vers les obligations n’avait plus été aussi marqué depuis le vote en faveur du Brexit du 23 juin 2016, précise l’étude de l’institution new-yorkaise.
Diversifier et proteger votre portefeuille
Si en ce début d’année, vous souhaitez vous aussi réorganiser quelque peu votre portefeuille et le protéger contre les risques de volatilité qui restent bien présents, vous trouverez de nombreuses obligations de type « investment grade » dans la sélection d’Oblis.
Bien sûr et comme pour toutes classes d’actifs, il est de bon ton que les positions détenues en portefeuille soient suffisamment diversifiées, que ce soit en termes d’émetteurs, de secteurs ou encore de devises.
Nike (NYSE:NKE), AB InBev, Daimler…
Parmi les possibilités d’investissement en dollar, devise qui propose des rendements plus attractifs que l’euro, nous avons épinglé l’emprunt Nike à sept ans.
Assorti d’un rating « A- » chez Standard & Poor’s, il offre un rendement annuel de 3,73% sur base d’un cours nettement inférieur au pair. On notera que le leader américain de l’équipementier sportif a publié dernièrement des résultats trimestriels de bonne facture, salués par une envolée boursière de l’entreprise à Wall Street.
Bénéficiant d’un niveau de rating similaire, l’emprunt émis par le premier brasseur mondial Anheuser-Bush InBev remboursable dans trois ans, permet lui de tabler sur un rendement annuel proche des 4%, compte tenu d’un cours de 96% du nominal.
Pour obtenir un minimum de rendement en euro sur ce segment de marché, l’investisseur devra se tourner vers des échéances plus longes pour un rating similaire.
Citons, entre autres, l’emprunt du constructeur allemand Daimler (DE:DAIGn) (Mercedes) échéant en 2037 et offrant un rendement annuel de 2,60%, sur base d’un cours lui aussi nettement inférieur au pair (coupure de 1.000 euros).