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Quatre leçons à tirer du portefeuille de Warren Buffet

Publié le 27/02/2017 15:33
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Par Clément Thibault

Samedi dernier, Warren E. Buffett, PDG de Berkshire Hathaway ((NYSE:BRKa) et (NYSE:BRKb)), et l’un des investisseurs les plus prospères du 20e siècle, a publié sa lettre annuelle destinée aux actionnaires. Né dans le Nebraska en 1930, Buffet s'est intéressé à l’investissement et aux affaires depuis sa plus tendre enfance.

Aujourd’hui, à 87 ans, il œuvre toujours au sein de l’entreprise qu'il a commencé à acquérir en 1961, et qu’il a reprise en 1965. Actuellement, Berkshire Hathaway, l’ancienne entreprise de textile qui à présent fait office de holding dans le secteur financier et des assurances, a une capitalisation de marché de 416 milliards de dollars. Buffett pèse personnellement plus de 75 milliards de dollars et est l’un des individus les plus riches au monde.

Les lettres annuelles aux actionnaires de Buffett sont publiées le dernier samedi de février ou le premier samedi de mars et sont à présent devenus des évènements de marché. Les lettres en elles-mêmes, toujours écrites dans le style "particulier" de Buffett sont devenues une lecture incontournable pour toute personne intéressée par les marché boursiers, l’investissement et les affaires en général.

Buffett fournit généralement un aperçu des différentes entreprises que Berkshire détient, offre une vue plus approfondie des investissements de l’entreprise et profite de la plateforme comme d'un moyen pour communiquer son opinion sur des sujets financiers. Dans la lettre publiée cette année, rédigée de façon simple avec une note d’humour, Buffett partage son opinion sur les titres à acquérir, les revenus GAAP « ajustés » et les hedge funds. Encore une fois, il réitère sa confiance en l’Amérique, en dépit des bouleversements politiques. Et comme chaque année, c’est une lecture plaisante.

Les participations de Berkshire Hathaway incluent 64 entreprises subsidiaires comme Burlington Northern Santa Fe, Duracell et See's Candies, ainsi que les participations minoritaires dans 43 entreprises publiquement cotées y compris General Motors (NYSE:GM), DaVita HealthCare (NYSE:DVA) et Goldman Sachs (NYSE:GS).

Graphique Berkshire Hathaway

Les titres de Berkshire sont divisés en deux classes : Titres de classe A, qui se vendent à 255.000 $ le titre et les titres de classe B, qui se vendent à un 1.500e du prix (ou 170,22 $ vendredi à la cloture), et valent un 1.500e de droit et 1/10.000 du pouvoir par action. Buffett explique que le prix élevé des actions de classe A permet de filtrer les traders et les investisseurs à court terme – c’est pourquoi ces titres ne font jamais l'objet de splits.

Graphique Berkshire Hathaway B

Les titres de classe B ont été émis en 1996 afin de permettre aux investisseurs de classe moyenne de détenir des titres de Berkshire Hathaway, après que les titres de classe A ait atteint les 30.000 $ par action. Le 21 janvier 2010, les titres de classe B ont été fractionnés à raison de 50 pour 1, offrant à l’investisseur moyen un meilleur point d’entre à 126 $ par titre.

Parmis les filiales détenues par Berkshire de nombreuses compagnies d’assurance telles que GEICO, Gen Re, et l’activité d'assurance de Berkshire Hathaway. Le penchant de Buffett pour les assurances n’est pas étonnant, vu qu’il a une fois qualifié les jeux de hasard de « la meilleure façon de recueillir des fonds. » Tandis que les casinos comptent sur le désir personnel des individus à gagner de l’argent, les compagnies d’assurance s’appuient sur la peur du risque et l’aversion aux pertes. Le professeur Daniel Kanheman, prix Nobel dans le domaine de l’économie comportementale, a expliqué dans sa théorie des perspectives que l’aversion à la perte est à un ratio de 2 pour 3, ce qui signifie que nous détestons perdre 2 ou 3 fois plus que nous aimons gagner. Ainsi, détenir une compagnie d’assurances est plus malin que de détenir un casino.

Hormis les entreprises déteneus par Berkshire, les 43 participations minoritaires de Berkshire Hathaway représentent un total de 147 milliards de dollars. Puisque Berkshire est obligée de publier des rapports trimestriels, nous pouvons étudier ce que l’on pourrait considérer comme le portefeuille de Buffett – bien que Berkshire emploie plusieurs managers financiers pour gérer son activité quotidienne.

Voici 4 leçons à retenir des titres conservés en portefeuille par Berkshire :

1. Se diversifier modérément

La diversification est perçue comme la composante la plus importante d’une stratégie d’investissement efficace, afin de minimiser le risque global de son portefeuille. Toutefois, la sur-diversification peut entraver un portefeuille et nuire à ses bénéfices. Bien que Berkshire Hathaway détienne une participation dans 43 entreprises à travers plusieurs secteurs, elle est bien moins diversifiée que ce qu’on pourrait croire.

Les trois principales entreprises de BRK - Kraft Heinz (NASDAQ:KHC), Wells Fargo (NYSE:WFC) et Coca-Cola (NYSE:KO) — comptent pour 48% de la valeur totale des participations, ou 71 milliards de dollars. Les 10 principales entreprises cotées en bourse constituent 81% de la valeur du portfolio. Si l’on inclut les participations du top 20, il s’agit de 93% du portfolio, ou 147 milliards de dollars.

Les secteurs dans lesquels investit Berkshire Hathaway sont limités. Un peu plus d'un tiers du portefeuille, soit 34%, est investi dans le secteur financier, tandis que 31% des participations concernent les biens de consommation essentiels. Près de deux tiers du portfolio sont investis dans ces deux secteurs. D’autres secteurs importants sont la technologique (avec l’acquisition récente de titre d’Apple (NASDAQ:AAPL) qui comptent pour 6% du portefeuille et dans l’industrie pour 5%.

Bien entendu, se diversifier reste la meilleur façon de protéger la valeur de son portefeuille. Toutefois, il est important de ne pas trop s’éparpiller. Idéalement, il s’agit d’acquérir 15 ou 20 titres sur 3 à 5 secteurs.

2. Etablir des règles, mais les briser lorsque nécessaire

Warren Buffett a dit que la durée idéale de détention d’un titre est pour toujours, et que si l’on est incapable de détenir un titre pendant 10 ans, on ne devrait pas non plus en avoir pendant 10 minutes. Ceci est en adéquation totale avec sa propre philosophie d’acquérir de bons titres et de les conserver sur le temps.

Toutefois, Buffett n’hésite pas à briser cette règle. En contraste avec ses positions sur Coca Cola et American Express (NYSE:AXP), qu’il détient respectivement depuis 1987 et 1964, Berkshire n’a conservé sa participation dans Deere & Company (NYSE:DE) pour seulement 4 ans, de 2012 à 2016, acheté par un manager de Buffett, non pas par l’oracle d’Omaha lui-même. L’entreprise a également possédé une participation dans Exxon Mobil (NYSE:XOM) entre 2009 et 2014.

Bien entendu, les participations diversifiés semblent être une exception et non pas une règle, mais même avec une politique d’investissement stricte, on se doit d’être flexible.

3. Il n’y a pas de honte à changer d’avis

Pendant longtemps, Buffett détestait les compagnies aériennes après une mauvaise expérience avec US Airways en 1989. Il a qualifié l’industrie de « piège mortel pour les investisseurs », et en 2002 a précisé :

C’est une industrie avec des coûts fixes énormes, des syndicats puissants et, en plus, les prix de matières premières. Ce n’est pas une bonne combinaison.

Toutefois, en septembre dernier, Berkshire a investi dans quatre compagnies aériennes : Delta (NYSE:DAL), Southwest (NYSE:LUV), American (NASDAQ:AAL) et United Continental (DE:CONG) Holdings (NYSE:UAL). Berkshire a ensuite doubler sa position durant le dernier trimestre et détient à présent 9 milliards de dollars dans l’industrie de l’aviation, un peu plus de 6% du portefeuille. Les temps changent, et il est naturel que les opinions et les circonstances évoluent. Ne craignez pas de changer d’avis.

4. Ne laissez pas filer les dividendes

Qu’ont en commun 80% des entreprises tradées publiquement par Berkshire ? Comme vous le devinez depuis le titre, chaque année, des dividendes sont reversés. Le rendement oscille entre 1,59% (participation n°9 Delta Airlines) et 3,56% (participation n°3 Coca Cola). Le principe s’applique à la majorité des acquisitions de Buffett, les entreprises doivent distribuer de la richesse aux actionnaires, et les dividendes sont la meilleure façon de le faire.

Le style d’investissement de Buffett, lui permet de récolter les bénéfices des dividendes. Par exemple, Buffett a commencé à acquérir des titres Coca Cola après le crash du marché en 1987, lorsque le titre valait 2,2-2,5 $. Aujourd’hui le titre vaut 41,78 $ et paye un dividende annuel de 1,38$. Le dividende annuel de Coca Cola représente un rendement de 26% sur les titres achetés dans les années 80.

Ironiquement, vu l’amour de Buffett pour les dividendes, Berkshire Hathaway n’en verse pas. Son raisonnement est simple : il préfère réinvestir ses profits dans l’entreprise, acquérir davantage et augmenter la valeur de Berkshire. Buffett estime que sur le long terme, l’expansion de Berkshire sera plus bénéfique aux actionnaires que des dividendes mensuels.

Warren Buffett a dit, « lorsque les gens me disent qu’ils ont appris via l’expérience, je leur dis qu’il faut apprendre de l’expérience des autres. » Il est clair que nous pouvons tous apprendre de l’expérience d’oncle Warren.

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