Chaque fin d’année, Vladimir Poutine tient une conférence de presse marathon face à plus de mille journalistes russes et étrangers. Cette démonstration médiatique s’est déroulée hier, comme prévu. Le président russe était particulièrement attendu quant à l’effondrement monétaire russe et à la guerre larvée dans l’est ukrainien. D’un point de vue strictement boursier, un seul élément est à retenir : le statu quo ! Décryptage.
Vladimir Poutine s’est voulu optimiste quant au redressement progressif du rouble, en chute libre de plus de 45% face au dollar américain depuis le début de l’année. Néanmoins, aucune nouvelle mesure n’a été annoncée à ce sujet, si ce n’est le fait que la banque centrale russe maintiendrait un taux directeur très élevé pour lutter contre l’explosion de l’inflation en Russie, liée à cette chute du rouble. Pour rappel, la banque centrale locale a relevé de 10,5% à 17% son taux directeur en début de semaine.
Le Kremlin table sur une récession de 0,8% pour 2015, loin du recul de 4,5% anticipé par les organisations internationales. Mais Vladimir Poutine a martelé que la crise russe provenant de facteurs extérieurs (de « l’empire occidental voulant faire marcher au pas ses vassaux »), elle se résoudrait par ces mêmes leviers. En somme : le maitre-mot côté russe est désormais celui de la patience : « La croissance mondiale va se poursuivre et notre économie sortira de la situation actuelle […] Si la situation connaît des développements défavorables, nous devrons modifier nos projets. Il ne fait aucun doute que nous devrons alors réduire nos dépenses ».
En ce qui concerne le dossier ukrainien, le président russe a maintenu le cap fixé jusqu’à présent : officiellement, aucune troupe russe n’est sur le terrain. Officieusement, certains soldats russes y sont de leur plein gré : « suivant l’appel de leur conscience, accomplissant leur devoir en tant que combattants volontaires dans l’est de l’Ukraine ». D’un point de vue boursier, l’impact de l’intervention de Vladimir Poutine fut relativement limité. Pour autant, si le rouble poursuit sa chute dans les prochaines semaines, le Kremlin sera obligé d’agir à nouveau via les réserves monétaires de sa banque centrale. Précisons que la contagion de cette panique boursière ne se traduit pas encore sur les actifs européens, toujours stimulés par les propos de Janet Yellen (voir notre analyse de la veille). Nous appelons cependant à surveiller cette possible contagion une fois les fêtes de fin d’année passées. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !