Hier, j'ai exposé le cas selon lequel plusieurs modèles de "juste valeur" suggèrent que le rendement du Trésor américain à 10 ans actuel semble élevé par rapport aux fondamentaux.
En guise de suivi rapide, que suggère un simple examen empirique de l'historique en ce qui concerne le taux à 10 ans et le dernier point de données inflation incriminé qui a déclenché une forte hausse du rendement de référence mardi ?
Pour mettre les choses en perspective, examinons les données mensuelles relatives à la variation en pourcentage sur un an de l'indice global des prix à la consommation (IPC) par rapport au rendement actuel à 10 ans, depuis le milieu des années 1950 jusqu'en janvier 2024.
Comme le montre le graphique ci-dessous, il existe un lien modéré, bien que variable, avec un R au carré d'environ 0,4.
Principale conclusion : l'inflation et les rendements des obligations d'État évoluent ensemble dans une certaine mesure, mais ils ne sont pas vraiment liés à court terme.
Il arrive que la relation se rompe et que l'un ou l'autre s'éloigne fortement de l'autre. En d'autres termes, presque tout est possible à court terme.
L'une des questions clés pour réfléchir à cette danse est celle de la causalité, à savoir : quelle série entraîne l'autre ? Quelle série entraîne l'autre ? La plupart du temps, il est raisonnable de supposer que l'inflation influence le taux à 10 ans, bien que la causalité puisse parfois aller dans l'autre sens.
La relation actuelle (point bleu dans le graphique ci-dessus) suggère que le rendement à 10 ans est légèrement inférieur au niveau que la relation linéaire historique considère comme "normal".
En revanche, la modélisation moyenne décrite hier indique un rendement à 10 ans bien supérieur à la juste valeur.
Quelle est l'approche la plus exacte ? Impossible à dire pour une raison simple : Personne ne sait quel "modèle" M. Market utilise pour évaluer les rendements du Trésor.
Mais il y a au moins un thème commun dans les deux exercices de modélisation : les chances semblent relativement faibles que le rendement à 10 ans augmente par rapport aux niveaux actuels (4,27 % au 14 février).
Il ne s'agit pas d'une prévision à toute épreuve, mais d'une base de référence raisonnable. Pour affirmer qu'un avenir bien différent attend le rendement à 10 ans - des niveaux nettement plus élevés ou plus bas que le taux actuel - il faut une bonne dose de résultats de prévisions qui indiquent la voie à suivre en matière d'inflation.
Cet exercice peut également s'avérer utile, mais il faut garder à l'esprit que la prévision des taux d'intérêt et de l'inflation au-delà de l'avenir immédiat s'aventure dans un domaine beaucoup plus spéculatif que l'analyse présentée ci-dessus et hier.